Le général Mahamat Idriss Déby Itno a été investi hier lundi au Tchad, président d’une transition prolongée de deux ans avant des élections « démocratiques ». Le nouveau président tchadien a promis de nommer rapidement un « gouvernement d’union nationale », 18 mois après avoir pris le pouvoir à la tête d’une junte militaire.
Un laborieux Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) avait entériné samedi la possibilité pour le chef de l’Etat de se présenter à la présidentielle à l’issue de la transition, mais en l’absence d’une très grande partie de l’opposition politique et des principaux groupes armés rebelles, qui dénoncent la perpétuation de la « dynastie Déby » au pouvoir.
Le général de 38 ans avait déjà été proclamé par l’armée président de la République le 20 avril 2021, à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux, le jour de l’annonce de la mort de son père Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles après avoir régné d’une main de fer sur ce vaste pays sahélien 30 années durant.
L’investiture s’est déroulée en présence du président du Nigeria, Muhammadu Buhari, de plusieurs ministres d’Afrique de l’Ouest et centrale (Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo), des ambassadeurs de France et de l’Union européenne, mais en l’absence de représentants de l’Union africaine (UA).
Faisant référence à deux engagements pris par Déby quand il avait accédé au pouvoir, l’UA avait exigé le 19 septembre que la junte ne prolonge pas les 18 mois de transition, « et rappelé sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ».
Lors de son discours d’investiture, M. Déby a demandé à la communauté internationale « d’accompagner le Tchad dans sa quête permanente de sécurité et de stabilité tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur de ses frontières, notamment sur les théâtres des opérations de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme ».