Putschiste investi président,le capitaine Ibrahim Traoré annonce des « Assises nationales » pour les 14 et 15 octobre prochains qui « éliront le Président de la transition ».
Curieux que l’homme déjà « couronné » remette en jeu le poste de président.
Evidemment ,c’est pour « officialiser » et donner une sorte d’onction démocratique à sa prise de pouvoir.
Ce capitaine qui n’aurait pas l’âge légal pour devenir chef de l’Etat (par exemple au Sénégal où il est impératif d’avoir, au moins 35 ans), n’a pas les compétences et, encore moins l’expérience politique pour diriger le Burkina.
Comme Damiba qui avait prétexté l’incapacité du gouvernement Kaboré à juguler la violence terroriste pour justifier son coup de force, Traoré utilise le même argument contre son prédécesseur, le tombeur de Kaboré.
L’histoire se répète comme une farce de très mauvais goût dans un pays qui continue de sombrer dans l’insécurité.
Dans les faits, le Burkina est en perdition et ses cadres militaires sont aussi à blâmer, eux qui succombent à la tentation populiste et abdiquent leur propre responsabilité.
Jusqu’ici une tendance claire se précise, à savoir une fuite en avant comme au Mali : appel à la Russie et aux mercenaires de Wagner, manipulation d’une partie de la jeunesse ,avec la France comme cible et zéro solution crédible pour sauver le pays.
L’expérience de Wagner au Mali est bien un échec, car ce pays continue de s’enfoncer dans la violence et dans la misère.
Au Burkina les nouveaux dirigeants s’engagent à respecter les accords conclus avec la CEDEAO qui fixent l’organisation d’élections présidentielles et le retour au pouvoir des civils en 2024.
D’ici là que peuvent faire Traoré et ses hommes pour changer positivement la situation s’ils privilégient la coopération avec la Russie,mise au ban des nations démocratiques par les Occidentaux ?
L’aide précieuse de l’Europe et des USA va leur manquer et Moscou n’a pas les moyens de pallier à cela.
Du saupoudrage, comme au Mali, sera organisé et rien de décisif ne sera réalisé.
Dans ces conditions, un éventuel retour des civils en 2024 ne changerait rien et pourrait même être de courte durée.
L’équation à résoudre est celle de l’insécurité galopante et de la misère envahissante.
Les Occidentaux doivent le savoir et réorienter leur aide dans cette double lutte contre les djihadistes et la situation sociale dégradée.
Les « Assises nationales » peuvent apaiser un tant soit peu les tensions politiques et/ou mettre les partis politiques au pas.
Mais ne sont pas la panacée.
Ce qu’il faut au Burkina ,c’est un sursaut global qui mobilise les ressources nationales humaines et matérielles, au nom de la patrie en danger.
Ce très jeune capitaine a-t-il le charisme indispensable ,à défaut de compétences nécessaires ?
Rien n’est moins sûr !