Les perspectives économiques sont heureuses pour le Sénégal, malgré un contexte mondial difficile. En effet, selon une mission du Fonds monétaire international (FMI), qui a séjourné dans le pays entre le 29 septembre et le 6 octobre, la croissance sur la période 2023-2024 devrait se situer autour de 10 % en moyenne. Ceci, à la faveur des activités de production de pétrole et de gaz, alors que l’inflation devrait retomber à 2 %.
Dans une déclaration, Edward Gemayel, le chef de cette mission a indiqué que l’équipe du Fonds monétaire international était au Sénégal pour faire le point sur l’évolution récente de l’économie et les progrès dans les réformes soutenues par l’Instrument de coordination des politiques économiques, l’Accord de confirmation et la Facilité de crédit de confirmation.
« À moyen terme, les perspectives de croissance semblent être plus favorables et se situent autour de 10 % en moyenne sur la période 2023-2024, grâce aux activités de production de pétrole et de gaz, et l’inflation devrait progressivement retomber à 2 % », a-t-il, en effet déclaré, soulignant que les effets de la guerre en Ukraine et la flambée des matières premières pesaient sur l’économie sénégalaise.
Il a relevé que « l’activité dans les secteurs secondaire et des services a ralenti au cours du premier semestre de cette année, ce qui a conduit à une légère révision à la baisse de la projection de croissance à 4,7 %, alors que l’inflation avait atteint un niveau record sur plusieurs décennies de 11, 2 % en août », en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires (17,3 %), impactant négativement sur le niveau de vie des ménages.
Ainsi, selon les prévisions de la mission du FMI, l’inflation moyenne en 2022 devrait atteindre 7,5 %.
Le chef de la mission du FMI a aussi précisé que les recettes budgétaires recouvrées à fin septembre avaient été plus importantes que prévu, malgré que la forte hausse des subventions à l’énergie, amenant le gouvernement à décaler certains projets pour contenir le déficit budgétaire au niveau visé de 6,2 % du PIB.
Ainsi, le FMI invite le Sénégal « à renforcer le recouvrement des recettes, à éliminer les exonérations fiscales onéreuses, à rationaliser les dépenses non prioritaires ».
En effet, selon Edward Gemayel « bien que le projet de budget pour 2023 prévoie une réduction du déficit budgétaire, les efforts d’assainissement sont insuffisants compte tenu des contraintes fortes de financement et de la vulnérabilité croissante de la dette publique ».
Le chef de la mission du FMI estime que « le renforcement de la résilience de l’économie sénégalaise face aux multiples chocs et la constitution de marges de manœuvre pour faire face aux chocs futurs, dépendent de l’avancement des réformes structurelles clés ».
Il préconise, ainsi, de « rationaliser les dérogations au Code des marchés publics pour le secteur de l’énergie et finaliser la révision de son cadre juridique pour limiter strictement les dérogations aux appels d’offres ouverts et concurrentiels, accélérer la mise en œuvre de la stratégie de recettes à moyen terme (SRMT), et préparer et exécuter la feuille de route pour la maîtrise et le meilleur ciblage des subventions à l’énergie ».
Réaffirmant son soutien aux efforts du gouvernement sénégalais pour mettre en œuvre son programme de réforme économique, le FMI rappelle que les discussions en vue de la revue finale du programme soutenu par l’Instrument de coordination des politiques économiques, l’Accord de confirmation et la Facilité de crédit de confirmation étaient prévues en novembre prochain.