Le Président sénégalais, Macky Sall

Le chef de l’Etat sénégalais a demandé au Garde des Sceaux,  ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall,  « d’examiner, dans les meilleurs délais les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie des personnes ayant perdu leurs droits de vote »,lors du Conseil des ministres d’hier mercredi.

C’est un coup de tonnerre politique qui a ainsi éclaté, car il ouvre la voie à l’amnistie des leaders politiques Karim Wade et Khalifa Ababacar  Sall qui, depuis leur condamnation respective ,Code électoral oblige, ne pouvaient plus se présenter à une élection.

Ni même obtenir une carte d’électeur ! Ils  étaient devenus non-électeurs et inéligibles, malgré la Grâce qui leur avait été accordée  par le Président Macky Sall.

Ce dernier ,dans le cadre de la « consolidation du Dialogue national et de l’ouverture politique », souhaite franchir  une nouvelle étape positive qui rendra à Wade Junior et Khalifa, tous leurs droits civiques et politiques.

La mesure d’amnistie pourrait aussi bénéficier à d’autres déjà condamnés définitivement ou pas, si la loi votée ,dans ce sens le mentionne.

Ismaila Madior Fall est compétent pour   diligenter ce travail  demandé par le chef de l’Etat.

Il faut se féliciter de la décision prise d’ouvrir ainsi un nouveau chapitre du Dialogue national.

Macky Sall reste fidèle à sa démarche d’ouverture qu’il avait annoncée ,à plusieurs reprises et publiquement, dans des médias.

Les personnes concernées ont ,certainement ,trouvé le temps très long et pour cause.

Le parti de Karim Wade ,le PDS, a longtemps soutenu l’option d’une « révision » de son procès, laquelle n’était pas réaliste.

Ni politiquement, ni sur le plan logistique ,pour ainsi dire.

Khalifa Sall s’était laissé entraîner par des avocats qui affirmaient, contre tout bon sens ,qu’il pouvait se présenter aux élections. Il a essayé en vain.

 

Pourtant il connait bien les dispositions rigides du Code électoral consensuel de 1992 .

Après l’amnistie ,il faudrait, peut-être ,réadapter ce Code.

Perdre ses droits civiques à jamais ,oui pour les criminels psychopathes et autres criminels odieux qui sont irrécupérables. Mais pas pour presque tout le monde, même ceux condamnés en sursis.

Voilà un débat politique de bon sens qui mérite d’être posé ,dans la dynamique de l’approfondissement du Dialogue national.

Pourtant il y a bien une ligne rouge à ne pas franchir qui est celle de « vouloir tout amnistier ».

Non ,il y a des procès à organiser et des situations à clarifier et la justice, seule est habilitée à le faire.

Tout ne peut être passé par pertes et profits, car la politique politicienne transcenderait la justice et c’est inadmissible dans un Etat de Droit, dans une  république démocratique.