C’est sans doute un signal fort. L’ancien président, le capitaine Moussa Dadis Camara est rentré en Guinée pour répondre, mercredi prochain, de sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009, dans un stade de Conakry, alors qu’il dirigeait le pays. Il sera avec dix autres accusés devant le tribunal criminel de Conakry.
Treize ans, jour pour jour après les faits, le procès des victimes du massacre du 28 septembre, se tiendra donc mercredi prochain 28 septembre 2022. Principal accusé dans cette affaire, le chef de l’Etat d’alors, Moussa Dadis Camara qui vivait depuis plusieurs années maintenant en exil au Burkina Faso, est rentré en Guinée, hier dimanche, pour répondre devant le tribunal criminel de Conakry.
L’information a été confirmée par son avocat, Me Antoine Pépé Lamah. « Le président Moussa Dadis a toujours demandé à rentrer au pays pour livrer sa part de vérité. Ce sont les autorités d’alors qui ne lui ont pas facilité les choses. Aujourd’hui, grâce à la volonté des nouvelles autorités politiques, ce procès se tient enfin. C’est une bonne occasion pour lui de venir laver définitivement son honneur qui a été souillé par ces accusations fallacieuses depuis plus de douze ans », a-t-il, en effet, déclaré sur RFI.
A ceux qui avancent que l’ex chef de l’Etat bénéficierait d’une certaine protection de la part de la nouvelle junte militaire au pouvoir en Guinée, après une entente secrète, Me Antoine Pépé Lamah dément. « Le capitaine n’a aucun accord avec qui que ce soit. », a-t-il martelé.
Le 28 septembre 2009 lors d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry, les forces de l’ordre avaient réprimé avec une violence inouïe la manifestation. Cent cinquante-six personnes avaient été tuées. Des milliers d’individus avaient été blessés, alors que des centaines de femmes avaient été violées.
Le 16 septembre dernier, à l’issue d’une réunion avec le comité de pilotage du procès du massacre du 28 septembre 2009, le nouveau ministre guinéen de la Justice, Charles Alphonse Wright, avait promis que la vérité sera connue dans cette affaire. Il avait également annoncé l’arrivée imminente à Conakry du Procureur spécial de la Cour pénale internationale, Karim Khan, pour ce procès.