Le Front de Salut national (FSN), une coalition de partis d’opposition en Tunisie dont fait partie la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, a annoncé hier mercredi, qu’elle boycotterait les législatives prévues le 17 décembre pour remplacer le parlement dissous.
« Le Front de Salut national a pris une décision définitive de boycotter les prochaines élections », a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis, le chef du FSN, Ahmed Néjib Chebbi.
Il a expliqué cette décision par le fait que les élections auraient lieu sur la base d’une loi électorale dont le président Kais Saied « accapare la rédaction ». Selon lui, le scrutin s’inscrirait « dans le cadre d’un coup d’Etat contre la légitimité constitutionnelle ».
Après des mois de blocages politiques, le président Saied avait suspendu le Parlement dominé par Ennahdha et limogé le gouvernement le 25 juillet 2021 pour s’arroger les pleins pouvoirs.
Après des mois de blocage politique, Kais Saied, élu fin 2019, s’était arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire.
Le 22 septembre de la même année, le chef de l’Etat avait officialisé ses pleins pouvoirs par des « mesures exceptionnelles » qui avaient prolongé la suspension du Parlement, lui permettant aussi de légiférer par décret, de présider le Conseil des ministres et d’amender les lois.
En juillet 2022, le président tunisien a fait adopter lors d’un référendum largement boycotté une nouvelle Constitution lui octroyant des vastes pouvoirs, au grand dam de l’opposition.