Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, avait donné son feu vert, ce mardi 30 août, à l’expulsion vers le Maroc du prédicateur Hassan Iquioussen. Introuvable en France, le Maroc n’est plus prêt à l’accueillir en l’état.
Le Conseil d’État a donné mardi son feu vert à son expulsion, mais deux « visites domiciliaires » menées par les autorités dans la foulée à Lourches, commune proche de Valenciennes (Nord) où il réside, se sont révélées infructueuses.
« Le scénario qui est aujourd’hui privilégié est une fuite en Belgique de M. Iquioussen », a affirmé le préfet des Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, lors d’une conférence de presse mercredi.
Le prédicateur de 58 ans, dont la chaîne YouTube est suivie par 178.000 abonnés, est devenu un « délinquant » dès lors « qu’il s’est soustrait à un arrêt d’expulsion », a souligné le préfet, qui a saisi le parquet de Valenciennes.
Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion du prédicateur, qui est selon lui fiché S (pour sûreté de l’État) par la DGSI « depuis dix-huit mois », avant que le tribunal administratif de Paris ne suspende cette procédure, estimant qu’elle porterait une « atteinte disproportionnée » à sa vie privée.
Une décision infirmée mardi par le Conseil d’État, qui a estimé que son « discours antisémite », « réitéré (…) après ses excuses de 2004 », et son « discours systématique sur l’infériorité de la femme », constituaient « des actes de provocation (…) à la haine ».
Né en France mais de nationalité marocaine, Hassan Iquioussen a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous Français. Le 1er août, le Maroc avait délivré un « laissez-passer consulaire » afin de permettre son expulsion de France. Mais mercredi, une source proche du dossier, citée par l’AFP, a indiqué que ce laissez-passer avait été suspendu.
Cette décision serait justifiée par le caractère « unilatéral » de la décision d’expulsion et l’absence de « concertation » au lendemain de la décision du Conseil d’État, selon cette source.
Selon Gérald Darmanin, Hassan Iquioussen avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Lui affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l’influence de son père, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer.