L’Assemblée générale des Nations unies a voté largement contre la décision du président Trump de délocaliser l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem : 128 voix sur 193. 9 voix contre, 35 abstention et 21 pays qui n’ont pas fait le déplacement.
Trump qui avait menacé l’ONU et les pays qui voteraient contre les USA de représailles financières peut constater que son chantage n’a pas prospéré. Certainement parmi les abstentionnistes et les « no show » il y a des craintifs mais ils n’ont pas osé voter en faveur de Washington. Le désaveu est donc clair et net. La communauté internationale ne va pas se coucher et laisser Trump piétiner ses décisions consensuelles.
Le statut de Jérusalem en fait partie. Cette ville sainte où sont présentes les trois religions monothéistes est un patrimoine mondial. Elle doit abriter, à la fois, les capitales de l’Etat d’Israel et de l’Etat de Palestine(sur sa partie Est). Tout le monde sait que la ville concentre d’ores et déjà nombre des grandes institutions israéliennes. Mais aucun pays n’y a installé son ambassade.
En choisissant de faire cavalier seul et de déclencher ainsi des violences dans cette zone instable, Trump a voulu faire diversion par rapport à l’enquête sur l’implication russe dans la campagne électorale américaine de 2016. Il a semé le vent de la politique à courte vue et a donc récolté la tempête de la sanction onusienne.
Même si celle-ci est plutôt symbolique car les décisions de l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes. Et, au niveau du conseil de sécurité où c’est le cas, les USA disposent d’un droit de veto.
Toutefois le vote à l’ONU met en exergue l’isolement croissant des USA sur la scène internationale. Trump fait beaucoup de torts à l’image de son pays qui, tout puissant qu’il est ne peut pas dicter à tous les autres ses désidérata. Trump a menacé de couper l’aide aux pays qui voteraient contre les USA. On va voir ce qu’il va faire.
Ce qu’il feint d’ignorer c’est que l’aide qui est octroyée à certains pays si ce n’est la totalité sert les intérêts bien compris de Washington. Trump pourrait-il couper l’aide massive allouée à l’Egypte, par exemple qui a été décidée à la suite des accords de Camp David de 1979 ? La réponse est non.
Il peut certes punir de petits pays africains ou asiatiques.