Plus de neuf ans de présence militaire au Mali, les militaires français ont achevé hier lundi leur retrait du pays. Le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger.
Ce détachement « provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux forces armées maliennes depuis ce matin », a annoncé l’Etat-major des armées. Ce retrait, ordonné le 17 février par le président Emmanuel Macron, met un terme à près d’une décennie d’intervention militaire française au Mali. « Probablement le dernier engagement de cette ampleur avant longtemps », indique l’AFP.
Dans une critique implicite des autorités maliennes issues de deux coups d’Etat, Macron a réaffirmé sa volonté de « poursuivre cet engagement au côté de tous les Etats qui font le choix de la lutte contre le terrorisme et du respect de la stabilité et de la coexistence entre les communautés » en Afrique de l’Ouest.
A l’opération Serval lancée en janvier 2013 contre les groupes jihadistes qui avaient conquis le Nord du pays et menaçaient de descendre sur Bamako, la capitale, a succédé en août 2014 Barkhane, visant les terroristes disséminés dans les pays de la bande sahélo-saharienne, qui a mobilisé jusqu’à 5.500 hommes sur le terrain en 2020.
Cette présence militaire au Sahel sera divisée par deux d’ici la fin de l’année, à environ 2.500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d’une base aérienne à Niamey et l’appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne.
Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N’Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabè. Paris discute avec d’autres pays d’Afrique de l’Ouest pour proposer son appui, notamment dans le Golfe de Guinée.
Mais les interventions militaires françaises vont évoluer vers des « dispositifs moins posés et moins exposés », a affirmé Emmanuel Macron le 13 juillet.