Cette grâce annoncée samedi 6 août « ne correspond pas aux attentes légitimes de nos compatriotes », estime le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), créé en 2021 par l’ancien président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo.
La semaine dernière, Laurent Gbagbo, visé par une condamnation de 20 ans de prison, a été gracié par le président Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo se déclare en faveur d’une « loi d’amnistie » qui efface la peine, contrairement à la grâce présidentielle, selon une déclaration lue à la presse par Justin Koné Katinan, porte-parole du parti.
Il a rappelé que cette loi d’amnistie, devant concerner également « les prisonniers civils et militaires » de la crise post-électorale sanglante de 2010-2011, avait été préconisée par le dialogue politique initié par le gouvernement ivoirien en vue de la réconciliation nationale. Laurent Gbagbo a été acquitté en mars 2021 de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI).
Cet acquittement a permis son retour en Côte d’Ivoire peu après, mais Laurent Gbagbo reste toujours sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison dans son pays pour « le braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise de 2010-2011.
Selon le PPA-CI, cette condamnation « ne repose sur aucun fait réel ». Il souligne que la BCEAO « n’a jamais porté plainte pour braquage et ne s’est pas constituée partie civile dans le procès qui a conduit à la condamnation » de Laurent Gbagbo.
Le PPA-CI se félicite en revanche de l’annonce par le président Ouattara du dégel des comptes de Laurent Gbagbo et du paiement de ses arriérés de rentes viagères, ainsi que de la libération conditionnelle de deux anciennes figures de l’appareil militaire et sécuritaire de son régime, condamnées pour leur rôle dans la crise de 2010-2011.
Le président Ouattara avait annoncé la grâce accordée à Laurent Gbagbo dans un discours prononcé samedi à l’occasion de la fête de l’indépendance, « dans le souci de renforcer la cohésion sociale ».