Les habitants de la ville de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, dans le Nord du Burkina Faso, ont lancé un cri d’alarme, se disant menacés de famine. La ville est soumise à un « blocus » de groupes terroristes depuis un mois.
« L’axe qui relie cette ville à Dori », le chef-lieu de la région du Sahel où se trouve Sebba, « est coupé et la population se retrouve aujourd’hui dans une situation où elle est de plus en plus isolée », a déclaré le Chargé de mission de Médecins sans frontières (MSF) au Burkina, Ulrich Crépin Namfeibona, cité par l’AFP.
Selon lui, « il y a un manque criard de nourriture, les gens se nourrissent avec des feuilles, tous les jours ». « Si vraiment rien n’est fait pour donner de quoi se nourrir à cette population, dans les jours à venir, nous pourrions assister à une catastrophe, une crise nutritionnelle qui va frapper beaucoup plus les enfants », a-t-il ajouté.
Quelques 30.000 personnes, dont de nombreux déplacés, vivent actuellement à Sebba. L’Association des ressortissants du Yagha (Ary) a appelé à « une action rapide pour éviter une catastrophe humanitaire ». « Il faut permettre rapidement un accès à la ville de Sebba pour l’approvisionnement en carburant, nourriture et autres produits de première nécessité », indique une note de l’Ary.
Les attaques attribuées aux djihadistes sont fréquentes dans la province du Yagha dont les habitants de localités chassés par les groupes terroristes, se sont réfugiés à Sebba.
Rappelons que plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels, et les attaques terroristes se sont multipliées depuis le début de l’année.