Jour de Tabaski et début de la campagne électorale pour les élections législatives, ont coïncidé, hier au Sénégal.
Evidemment la plus grande fête du calendrier musulman, a relégué au second plan la campagne qui va s’étaler sur trois semaines.
Faut-il rappeler que le Sénégal est à plus de 95% musulman ?
Hier donc les sermons des imams, partout dans le pays, ont mis l’accent sur l’impératif catégorique de la culture de paix, pour des joutes électorales apaisées et transparentes.
Comme ce fut le cas lors des locales qui ont vu la coalition présidentielle BBY, l’emporter dans 38 départements sur 46.
Il est important de mettre en exergue ce résultat, car les opposants -qui ont gagné dans les départements de Dakar et Ziguinchor-, ont essayé de faire passer leur défaite cinglante en « victoire ».
Il faut aussi savoir que les élections législatives sont des élections départementales, au scrutin majoritaire.
Toute liste qui aura la simple majorité s’adjugera l’ensemble des sièges dans un département.
Ce sera, ensuite, le total des voix obtenu dans l’ensemble des départements (46), qui permettra une répartition, au prorata des scores réalisés, des sièges en compétition sur les 8 listes nationales des 8 partis et/ou coalitions engagés dans la bataille électorale.
Ainsi,112 sièges seront en jeu au niveau départemental et 53 ,au niveau national.
La pratique des « forts restes » est définitivement abandonnée.
C’est cette pratique qui avait permis à Ousmane Sonko et Aida Mbodj ,entre autres opposants, d’être élus.
Ces précisions faites, il faut remarquer que les premières déclarations diffusées hier, pendant les temps d’antenne à la télévision publique, montrent une volonté des acteurs de présenter leur offre politique.
Mais trois semaines, c’est long et il va falloir avoir du souffle et des moyens pour sillonner le territoire national.
BBY a mis en branle son rouleau compresseur, avec l’avantage du terrain et de la représentativité nationale.
En effet, c’est la seule et unique force politique qui a présenté des candidats dans l’ensemble des 46 départements.
YEWWI est loin derrière, ne présentant des candidats que dans 28 départements.
Wallu (avec le PDS de Wade) se contente de 18 départements.
Les autres listes sont larguées, mais vont concentrer leurs efforts là où elles pourraient grapiller des suffrages pour obtenir des gains au niveau national.
A l’évidence, BBY est en pole position .L’ampleur de sa victoire ne dépendra que de sa capacité à mobiliser ses électeurs, après avoir réconcilié les leaders locaux qui avaient été secoués par des « tensions » nées de querelles intestines.
Depuis lors, le Président Macky Sall, leader de la coalition, s’est investi personnellement, pour réconcilier tout le monde et remobiliser ses troupes.
Son action politique est payante et BBY aborde ce nouveau combat en rangs serrés.
Il est vrai que les enjeux sont autrement plus importants et exigent ,de tous les membres de BBY ,une détermination sans faille. Pour donner au chef de l’Exécutif ,une très large majorité, pour gouverner tranquillement.
Ce défi peut et doit être relevé, comme il l’a toujours été, depuis l’avènement du Président Macky Sall, qui a remporté toutes les élections organisées au Sénégal durant cette décennie qui s’achève.