Le Soudan a dit hier lundi, son intention de rappeler son ambassadeur à Addis Abeba, accusant l’armée éthiopienne d’avoir « exécuté » sept de ses soldats et un civil faits prisonniers et promettant de riposter à cet « acte lâche ».
« Dans un acte qui contrevient à toutes les conventions de la guerre et au droit international, l’armée éthiopienne a exécuté sept soldats soudanais et un citoyen », avait accusé dans la nuit de dimanche à lundi l’armée soudanaise.
Ces hommes avaient été « enlevés le 22 juin en territoire soudanais puis emmenés en Ethiopie », a accusé hier lundi le ministère soudanais des Affaires étrangères.
L’armée a prévenu que « cet acte perfide ne passerait pas » et la diplomatie soudanaise a dit qu’elle allait « rappeler immédiatement son ambassadeur en Ethiopie et convoquer ( hier lundi), l’ambassadeur éthiopien à Khartoum pour lui signifier la condamnation soudanaise de cet acte inhumain ».
Le Soudan a en outre indiqué qu’il déposerait plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU et des organisations régionales. L’Ethiopie n’a pas commenté ces accusations dans l’immédiat.
Selon un responsable militaire soudanais, les soldats avaient été capturés dans une région frontalière, proche d’Al-Fashaga, une zone de terres fertiles dans l’Etat de Gedaref (Est soudanais) objet d’un conflit frontalier entre le Soudan et l’Ethiopie.
Des accrochages, parfois mortels, se produisent régulièrement dans cette zone. Ils se sont intensifiés en 2020 avec la guerre entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités régionales du Tigré, région voisine du Soudan, qui a poussé des dizaines de milliers d’Ethiopiens à se réfugier dans l’Est du Soudan.
Bien que des cultivateurs éthiopiens se soient installés dans la zone d’El-Fashaga depuis des décennies, les troupes soudanaises ne s’y sont déployées qu’après le déclenchement du conflit au Tigré.
Ce conflit frontalier alimente les tensions entre les deux pays, qui malgré de nombreux cycles de négociations, ne sont jamais encore parvenus à trouver un accord sur le tracé de leur frontière. Khartoum et Addis Abeba s’opposent en outre depuis plus de 10 ans sur la question du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) construit par l’Ethiopie sur le Nil.