La nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en Centrafrique, Valentine Rugwabiza, a demandé mercredi un « réajustement » de la force de l’ONU, pour protéger les civils, victimes d’ « exactions de toutes les parties du conflit » dans le pays.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile très meurtrière au début, mais qui a beaucoup baissé en intensité depuis 2018.
Le président Faustin Archange Touadéra a toutefois appelé fin 2020 Moscou à la rescousse de son armée faible et démunie pour repousser une offensive rebelle qui menaçait Bangui et son régime.
« J’ai tenu à demander un réajustement du concept de notre force (…) L’essentiel est d’adopter une posture proactive et préventive d’exactions sur les populations civiles sur la base d’informations fiables », a déclaré Rugwabiza lors de sa première conférence de presse, organisée à Bangui. « Nous observons des exactions de toutes les parties du conflit », a-t-elle ajouté.
La Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet et plusieurs groupes d’experts indépendants de l’ONU, ont dénoncé de graves violations des droits de l’Homme sur les civils, commis par les groupes rebelles, mais aussi les forces armées du régime et leurs alliés russes.
La nouvelle Représentante a également mis l’accent sur la « situation humanitaire préoccupante », indiquant que « le plan de réponse humanitaire de 2022 estimé à 461 millions de dollars a plus que jamais besoin d’être financé », car « seuls 22% des fonds nécessaires » ont été mis à disposition à ce jour.
La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), a été déployée par l’ONU en avril 2014, pour tenter de mettre fin à la sanglante guerre civile déclenchée en 2013 après un coup d’Etat contre le président François Bozizé. Elle dispose d’environ 14.000 Casques bleus chargés en priorité de protéger les civils.
Depuis début 2021, les forces centrafricaines et leurs alliés russes ont refoulé les rebelles d’une grande partie des territoires et villes qu’ils contrôlaient, sans toutefois pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l’autorité de l’État.