Trois anciens ministres du président guinéen déchu Alpha Condé sont brièvement sortis de prison hier jeudi sur décision d’une cour anti-corruption, avant d’y retourner le soir même à la suite d’un appel du Parquet.
Trois anciens ministres du président guinéen déchu Alpha Condé sont brièvement sortis de prison hier jeudi sur décision d’une cour anti-corruption, avant d’y retourner le soir même à la suite d’un appel du Parquet, ont indiqué ce dernier et l’un de leurs avocats.
La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), instituée par la junte qui a renversé Alpha Condé en septembre 2021, avait autorisé la remise en liberté sous caution des trois hommes, placés sous mandat de dépôt en avril pour détournement présumé de fonds publics, en attendant leur procès.
Mais le Procureur Aly Touré avait fait appel et ils étaient retournés en prison. « Nous ne sommes pas d’accord avec la décision du juge, c’est pourquoi nous avons interjeté appel », a-t-il déclaré à l’AFP.
« C’est un abus qui ne se justifie pas », a dit Me Dinah Sampil, un des avocats de la défense. « Lorsqu’un tribunal prononce une décision, un individu, fût-il procureur, ne peut pas s’opposer à l’exécution de ladite décision », a-t-il dit.
La CRIEF avait accepté la remise en liberté d’Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre de mai 2018 jusqu’au coup d’Etat de 2021, et de l’ancien ministre de l’Environnement Oyé Guilavogui, et les avait placés sous contrôle judiciaire, selon Me Dinah Sampil.
Mais ils devaient verser une caution de 20 milliards de francs guinéens (environ 2,1 millions d’euros), avait dit l’avocat à l’issue d’une audience devant la CRIEF.
Mohamed Diané, l’ancien tout-puissant ministre de la Défense de 2015 jusqu’en septembre 2021, également libéré et placé sous contrôle judiciaire, devait quant à lui verser une caution de 30 milliards de francs guinéens (environ 3,2 millions d’euros). C’est une fortune colossale dans un des pays les plus pauvres du monde.
Les trois hommes ont été inculpés et écroués en avril, sans qu’aucune information ne soit rendue publique sur les faits précis qui leur sont reprochés. Un quatrième, l’ancien ministre des Hydrocarbures, Zakaria Coulibaly, a été relâché depuis avril et placé sous contrôle judiciaire.