Macky Sall, le chef de l’État sénégalais, président en exercice de l’UA, a dénoncé les notations subjectives des économies africaines, samedi 14 mai, lors de la Conférence économique Dakar 2022, organisées par des économistes africains. Il a prôné, dans ce sens, la création d’une agence panafricaine de notation.
« Le système actuel d’évaluation des risques est en déphasage avec les réalités économiques en Afrique et cela a des conséquences », a notamment dit Macky Sall. « Ce n’est que justice, la nécessité pour nous, face aux injustices sur les notations, parfois très arbitraires, d’avoir une agence de notation panafricaine», a ajouté le président de l’UA. « En 2020, alors que toutes les économies subissaient les effets de la Covid-19, 18 des 32 pays africains – notez 18 sur 32 – par au moins une des grandes agences d’évaluation, ont vu leur notation dégradée. Ceci représente 56 % de notations dégradées pour les pays africains contre une moyenne mondiale de 31 %. En outre, des études ont montré qu’au moins 20 % des critères de notation des pays africains relèvent de facteurs plutôt subjectifs, d’ordre culturel ou linguistique, donc sans lien avec les paramètres qui jaugent de la stabilité d’une économie. La conséquence directe, c’est que la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel », a encore fustigé Macky Sall.
A sa suite, le docteur Serigne Ousmane Bèye, enseignant à la faculté d’économie et de gestion de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, a apprécié l’idée, mais souligne que cela va prendre du temps. Il a également insisté sur le sérieux et la crédibilité d’une telle agence. En effet, a-t-il souligné, « une agence, c’est le vécu, c’est la crédibilité ».
Il faut souligner qu’une agence de notation panafricaine existe déjà. Mais elle donne des notes en devises locales et non internationales. C’est le groupe GCR, déjà présent dans une trentaine de pays africains.