Ceux qui espéraient le changement vont déchanter car le nouveau gouvernement mis en place par le successeur de Mugabé est composé à cent pour cent par les membres du parti ZANU-PF et les militaires.
En fait il s’est simplement agi de pousser à la retraite le vieux leader qui était de plus en plus manipulé par son épouse Grace trop ambitieuse.
C’est donc la continuité au Zimbabwé. D’ailleurs la décision symbolique de faire de l’anniversaire de Mugabé une fête nationale avait donné le ton et ôté aux partisans du changement toute illusion. Le moins qu’on puisse dire est que le nouveau président fait fausse route car le seul départ du pouvoir de Mugabé ne résout pas la situation économique catastrophique du pays.
Une rupture s’impose pour enclencher une nouvelle politique à même de redynamiser le tissu économique national, de remettre le pays au travail et de donner espoir aux populations. Ce n’est pas seulement une question de personnes mais aussi et surtout de système qui ne marche pas.
Le parti ZANU-PF a échoué depuis de longues années à booster l’économie avec ses recettes socialistes. Il doit se rendre à l’évidence et libéraliser de manière intelligente. La seule aide chinoise ne suffit pas. Il faut penser aux jeunes, cette nouvelle génération qui ne peut rester otage d’un contexte post-colonial qui appartient à un passé qui ne passe pas. Oui, il faut célébrer ceux qui ont lutté victorieusement contre les colons racistes. Mais il faut aussi conquérir l’indépendance économique.
Au vu de la démarche de Mnangagwa, le Zimbabwé n’en prend pas le chemin. Pourtant le retour au statu quo ante est une fiction idéologique et le réveil risque d’être douloureux pour le régime post-Mugabé.