Le putschiste guinéen a tombé le masque : il veut 39 mois au pouvoir ,une transition presque aussi longue qu’un mandat présidentiel légal.
On le voit, il s’inscrit dans la dynamique de l’illégitimité enclenchée par ses prédécesseurs putschistes maliens et burkinabés.
Après avoir fait miroiter une volonté de « remettre sur les rails de la souveraineté populaire la Guinée »,il montre son vrai visage d’homme assoiffé de pouvoir, un dictateur comme hélas ,ce pays en connaît depuis son indépendance en 1958.
En réalité ,Doumbouya dévoile un plan diabolique d’accaparement du pouvoir, pour faire main basse sur les immenses richesses de la Guinée, comme il a vu son ex-mentor ,Alpha Condé le faire ,sous sa protection.
Depuis son coup d’Etat du mois de septembre de l’an passé ,il a eu le temps de mijoter de vieilles recettes concoctées au Mali ,pour prolonger son bail putschiste.
D’abord faire semblant d’organiser des « concertations »,ensuite terroriser les leaders de l’opposition, en arrêtant certains et en dépouillant d’autres de leurs biens immobiliers ,pour les réduire en poussière.
Un acte inqualifiable, car si ces biens appartiennent au peuple de Guinée ,pourquoi l’en priver ,en les faisant disparaître ?
Pour frapper les esprits, faire du chantage sur ceux qui seraient tentés d’élever la voix, bref faire régner la terreur.
Le long silence observé jusqu’à maintenant, avant de dévoiler la durée projetée de la transition ,participe de ce plan de « règne par la terreur ».
Comme l’ont appliqué ses prédécesseurs Sékou Touré, Lansana Conté et Alpha Condé.
Oui ,Doumbouya utilise la même brutalité pour éliminer les opposants ,les moins populaires.
C’est ainsi que Dalein Diallo et Sidya Touré ont perdu leurs maisons ,mais laissés libres. Cependant l’ex-Premier ministre de Condé, Khassory Fofana ,lui, a été subitement arrêté et incarcéré.
D’autres membres de l’ex-régime ont suivi.
Quant à Condé ,il est « libéré » sous haute surveillance.
Ainsi, un Etat policier est mis en place où aucune voix dissidente n’est tolérée ,les arrestations se font à la tête du client ,et selon le bon vouloir du colonel putschiste.
On est bien en dictature !
Doumbouya se croit en territoire conquis et ne s’arrêtera que lorsque les opposants relèveront le défi, dans la rue.
Pour dire non à ce dictateur en kaki ,ex-légionnaire, incompétent et dangereux.
Il est en train de plonger la Guinée dans une situation catastrophique pour les libertés publiques ,pour un espoir de renouveau démocratique « assassiné » par son ex-patron Condé, opposant devenu président autocrate ,avant d’être victime d’un homme qu’il avait repéré et choisi pour diriger ses « forces spéciales ».
Maintenant que l’homme a tombé le masque, les citoyens guinéens savent ce qu’il leur reste à faire : faire face et demander à la communauté internationale de prendre de lourdes sanctions contre les putschistes.
Comme au Mali et au Burkina.
Ces fossoyeurs de la démocratie, partisans d’un retour au passé sombre des pouvoirs militaires en Afrique ,doivent être combattus.
Des transitions de 5 ans,4 ans ou 3 ans, sont inacceptables ! Elles éclipseraient toute éventuelle renaissance démocratique et continueraient d’enfoncer les populations dans la misère ,l’analphabétisme et l’obscurantisme.
Si le populisme militaire était la panacée ,cela se saurait.