C’est hier lundi 11 avril que le procès de l’ancien chef du gouvernement, Ibrahima Kassory Fofany, et trois autres ministres du dernier gouvernement d’Alpha Condé, dont l’ex patron de la Défense, Mohamed Diané, devait se tenir à Conakry, en flagrant délit. Mais les quatre responsables de l’ancien parti au pouvoir, arrêtés pour « corruption et complicité », « détournement de deniers publics », entre autres, ont été renvoyés devant une chambre d’instruction. Ce qui a eu le don de provoquer la colère de leurs avocats.
Le renvoi du procès d’Ibrahima Kassory Fofana et de trois autres anciens ministres de l’ancien régime guinéen par le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et financières, n’est pas du tout du goût des avocats de la défense. Initialement annoncé pour le lundi 11 avril, C’est finalement devant une chambre d’instruction qu’ils devront se présenter.
Un de leurs conseils, Maître Dina Sampil n’a pas caché sa colère. « Le fait pour lequel ils ont été arrêtés qui était le flagrant délit, vient d’être délaissé, au profit d’une procédure d’instruction, alors que l’article qui a accompagné cette orientation première est appliqué et exécuté. Ensuite, vous avez compris que les avocats de la défense estiment que cette réorientation n’étant pas légale – ni juridiquement ni judiciairement – entendent que l’audience de flagrant délit puisse se tenir… pour que les personnes à défendre puissent retrouver leur liberté », a-t-il fustigé sur RFI.
« Ensuite, les avocats exigent que le dossier de la procédure leur soit mis à disposition pour qu’ils puissent comprendre, à partir des éléments qui existeraient dans ce dossier, les raisons pour lesquelles leurs clients sont poursuivis pour des délits, pour le moment, qui n’existent que par l’affirmation simple qu’on a faite de ces délits-là », a-t-il poursuivi.
L’ancien Premier ministre qui vient d’être porté à la tête de l’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, et ses trois autres co-accusés, ont été placés sous mandat de dépôt et envoyés à la prison centrale de Conakry, mercredi dernier.