Le Conseil national de la transition en Guinée, s’est réuni en plénière, hier, deux mois après son inauguration. Alors que des questions urgentes attendent d’être débattues, notamment sur la durée de la transition ou encore la Constitution, le CNT a adopté une série d’ordonnances, notamment une loi sur le Conseil supérieur de la magistrature.
Le Parlement de la transition tient ses premières séances de travail en Guinée. Mais les questions érigées au rang de priorités suscitent plutôt des interrogations, en dépit du manque de communication sur les activités de l’instance.
Durant deux jours, en effet, les conseillers vont ratifier deux textes sur l’organisation des institutions. Après quoi, ils devraient rédiger un rapport sur la tournée du CNT à l’intérieur du pays. Mais ce travail a été reporté sine die, provoquant la colère de certains conseillers, qui dénoncent le manque d’informations sur l’agenda du parlement.
Et selon certains observateurs et des membres de la société civile, le CNT érige au rang de priorités des questions secondaires au lieu de s’attaquer aux urgences de l’heure, notamment la lancinante question de la durée de la transition ou encore la constitution.
Ils relèvent également que le CNT a lancé ses travaux, alors que le règlement intérieur, adopté il y a un mois, n’a pas encore été rendu public dans le Journal officiel. S’interrogeant sur la légalité des travaux ainsi menés, ils pointent également les lenteurs au sein du Parlement de la transition.
A l’issue de son sommet de vendredi dernier à Accra, la Cédéao a sommé la junte militaire en Guinée de publier un chronogramme clair de la transition au plus tard le 25 avril prochain, sous peine de sanctions. La Cédéao qui a aussi rappelé que le délai de 6 mois de transition, fixé à la junte militaire, depuis le coup d’Etat de 5 septembre dernier, est largement dépassé.
Des injonctions que les nouvelles autorités semblent minimiser, à la lecture des dernières déclarations dans la presse locale du porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoul Diallo, qui a indiqué que « ces déclarations n’engagent que ceux qui ont parlé », relevant que la Guinée n’a pas été conviée à cette rencontre de l’organisation sous-régionale.