L’ancien Premier ministre guinéen et leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo est soupçonné de corruption sur le dossier de la liquidation d’Air Guinée. Il est cité dans cette affaire en même temps que le chef de l’Union démocratique de Guinée et deux autres cadres de l’administration publique sous le régime du Général Lansana Conté, par la Cour de répression des infractions économiques et financières. Le Parquet a annoncé, hier, l’ouverture d’une information judiciaire contre les personnes citées.

L’information a été donnée, mardi soir, à la télévision nationale guinéenne (RTG), par le Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief).

« Dans la cession de ce bien de l’État, certains cadres de l’État et un opérateur économique ont commis des infractions graves. Les personnes visées par cette enquête sont Monsieur Mamadou Cellou Dalein Diallo, à l’époque ministre des Transports et des Travaux publics, Monsieur Cheick Amadou Camara, ministre de l’Économie et des Finances, Monsieur Ibrahima Camara, Directeur de privation au ministère de l’Économie et des Finances et Monsieur Mamadou Sylla, opérateur économique », a, en effet, indiqué Ali Touré, le Procureur spécial de la Crief.

Le Parquet a, ainsi, ouvert une information judiciaire contre ces personnes pour malversation dans la passation de marché, corruption, enrichissement illicite, détournement de biens publics, recel de biens et complicité.

Les accusations portent sur la vente d’un bien de l’État, notamment un Boeing 735, un Dash 7 et d’importantes pièces de rechange auxquels s’ajoute l’immeuble abritant le siège d’Air Guinée, mais également les installations de la compagnie basées à l’aéroport de Conakry.

Chasse aux sorcières contre Dalein Diallo ?

Cette annonce intervient alors que Cellou Dalein Diallo a récemment mis en garde le chef de junte, Mamady Doumbouya contre toute tentative d’écarter les ‘’vieux’’ de l’élection présidentielle, en limitant l’âge des candidats ou en visant les anciens Premiers ministres.

« En France, les Français ont élu Emmanuel Macron à 39 ans. Ils n’ont pas pris une loi pour exclure les vieux. C’est par le jeu démocratique que le jeune a été élu. Aux Etats-Unis d’Amérique, les Américains ont élu Biden à 77 ans. Ils n’ont pas pris une loi pour exclure les jeunes », avait-il déclaré lors d’une Assemblée générale de l’Ufdg, il y a quelques jours.

« Des gens ne peuvent pas s’asseoir à Conakry pour dire que c’est eux qui connaissent la volonté du peuple, il ne veut plus des anciens. On n’acceptera pas », avait-il averti.

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