La situation au Zimbabwe est de plus en plus inquiétante. Selon des sources concordantes, des véhicules blindés ont été vus prenant la direction de la ville de Hararé dans la matinée du mardi quelques heures seulement après la mise en garde du chef d’état-major de l’armée zimbabwéenne au parti du président Robert Mugabe.
Dans un message direct à la présidence, le général Constantino Chiwenga a annoncé que l’armée n’hésiterait pas à intervenir s’il s’agit de protéger la révolution. La menace, sans précédent adressée au parti au pouvoir, Zanu-PF intervient selon plusieurs observateurs, pour dénoncer l’éviction la semaine dernière du vice-président, Emmerson Mnangagwa.
Dans une première réaction à ces évènements, le parti du président zimbabwéen Robert Mugabe a accusé ouvertement le chef de l’armée de « conduite relevant de la trahison ». Dans un communiqué, le parti présidentiel a affirmé que les critiques du chef de l’armée étaient « clairement destinées à perturber la paix nationale (…) et démontrent une conduite relevant de la trahison de sa part étant donné que cela était fait pour encourager au soulèvement ».
Sur le plan international, la première réaction a été enregistrée par l’Afrique du Sud. En effet, le Congrès national africain, au pouvoir, s’est dit inquiet de l’instabilité au Zimbabwe mais nie toute proposition d’intervention. S’exprimant lors d’une conférence, de presse, Gwede Mantashe, secrétaire général de l’ANC, a affirmé que « Nous sommes évidemment inquiets car cela a un impact sur nous ».
Pour rappel, longtemps considéré comme le dauphin du président Mugabe, Emmerson Mnangagwa a été démis de ses fonctions pour « déloyauté » le lundi 6 novembre. La veille, l’épouse du président, Grace Mugabe, l’avait traité de comploteur, des propos qui ont ravivé les tensions au sein de la Zanu-PF. Son éviction laisse la voie libre à Grace Mugabe pour occuper un des deux sièges de vice-président et succéder à son mari, qui est âgé de 93 ans, que ce soit lors de l’élection présidentielle de 2018 ou à son décès.