Réunis à Accra ,les chefs d’Etat membres de la CEDEAO n’ont pas alourdi les sanctions imposées aux putschistes burkinabè. Le pays reste suspendu de l’organisation, et c’est tout, pour le moment. Toutefois, il est suggéré au Lieutenant-colonel Damiba, d’élaborer un chronogramme acceptable, dans des délais raisonnables.
Pourquoi ce traitement particulier au Burkina ?
D’abord parce que les militaires burkinabè ont annoncé, d’emblée ,leur disponibilité à coopérer avec la communauté internationale dont ils ont souhaité l’aide. Ensuite, ils traitent assez convenablement les autorités légitimes écartées du pouvoir et la CEDEAO a pu le vérifier.
Le comportement des putschistes burkinabè est donc très différent de celui des maliens qui sont des récidivistes (ils ont déjà fait deux coups d’Etat), qui cherchent à garder le pouvoir pendant 5 autres années.
Cette demande est inacceptable, car elle est outrancière de la part de putschistes qui continuent de poser des actes qui bafouent les principes démocratiques.
Des arrestations arbitraires sont opérées ,des mercenaires engagés, des diplomates humiliés ; bref un comportement belliciste qui prolonge un coup de force condamnable et condamné.
Il y a donc deux coups d’Etat qui sont gérés de manière totalement différente ; l’un par des militaires réalistes et l’autre par des soldats populistes dangereux, dont l’action pourrait déstabiliser toute l’Afrique de l’Ouest, avec les mercenaires de Wagner.
Par ailleurs si les deux pays (Mali et Burkina), souffrent d’une situation de pauvreté qui mine leur tissu social respectif, il y a une volonté de dialogue réaliste du côté de Ouagadougou qu’on ne trouve pas à Bamako.
L’attitude de la CEDEAO par rapport au Burkina est justifiable, si on considère de manière objective les deux cas. Compréhension envers les militaires burkinabè et fermeté contre les maliens. Pour les ramener sur le droit chemin du dialogue constructif.
Les sanctions lourdes prises contre les militaires maliens ont été nécessaires pour les pousser à un réalisme impératif. Leur fuite en avant actuel va les mettre au pied du mur, lorsque les caisses de l’Etat seront vides et les robinets fermés de la Banque centrale (BCEAO), vont le demeurer. Les experts leur donnent environ deux mois.
Quand aux militaires burkinabè, ils doivent savoir que la bienveillance de la CEDEAO a des limites et le temps leur est compté.