Deux jours après le coup d’Etat perpétré au Burkina Faso, lundi dernier, le parti du président déchu Rock Marc Christian Kaboré, tente de se réorganiser et d’organiser la riposte. Le Bureau politique du parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), s’est réuni hier mercredi, pour dénoncer le coup de force des militaires et appeler ses militants à la recherche d’alternatives par rapport à la situation du pays.
Le parti de Roch Marc Christian Kaboré dénonce le putsch des militaires qui paralyse les institutions et la démocratie au Burkina Faso. Lors d’une rencontre de près de deux heures, hier, au siège du parti, au quartier Gounghin de Ouagadougou, les dignitaires du MPP, ont affirmé que la démission de l’ex président a été obtenue sous la contrainte. Ils ont regretté ce nouveau coup d’État qui selon eux, vient remettre en cause les acquis démocratiques du pays depuis la révolte populaire de 2014.
« Il ne s’est pas levé lui-même librement pour dire “compte-tenu de tels et tels paramètres, je remets le pouvoir au peuple”. Ce n’est pas une démission volontairement pensée, consentie, prononcée par l’intéressé ; c’est une situation d’obligation, de contrainte, c’est un coup d’État classique pur et dur », a, en effet, martelé Clément Sawadogo, premier Vice-président du MPP dans des propos rapportés par RFI.
Aussi, les responsables du MPP exigent-ils la libération sans condition, de l’ancien président et des autres personnalités détenues. « Naturellement, un parti ne peut pas être d’accord avec cette situation et c’est pourquoi nous condamnons ce coup d’État et continuons d’exiger le retour à l’ordre constitutionnel normal. Parce que c’est quand même une démocratie chèrement acquise », a-t-il ajouté, écartant, toutefois, l’idée de demander à leurs militants de manifester, afin d’éviter un bain de sang.
Du côté de l’opposition et de la société civile également, on se mobilise pour un retour à l’ordre constitutionnel. La première étape sera forcément la mise en place d’une transition et l’annonce d’objectifs clairs et d’un agenda défini de la part des putschistes, avec en toile de fond, la lutte contre l’avancée des jihadistes dans le pays.
Après deux jours de confusion, des militaires dirigés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ont annoncé, lundi dernier, la destitution du président Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que la dissolution des institutions et la fermetures des frontières aériennes et terrestres du pays.