La séance plénière de l’Assemblée nationale du Sénégal pour l’installation de la commission ad hoc, chargée d’étudier la demande de levée de l’immunité parlementaire du maire de Dakar Khalifa Sall a été l’occasion pour certains opposants en mal de buzz de s’illustrer négativement.
L’attitude la plus condamnable fut celle de Déthié Fall, député membre du parti REWMI. Il a tenu des propos qui dénotent une impolitesse notoire et tout simplement un manque de savoir-vivre dans le respect de l’Institution parlementaire et des traditions africaines. S’opposer n’exclut pas le respect de l’autorité institutionnelle et de la bienséance. Et ce d’autant que le président de l’Assemblée nationale n’a fait qu’exiger l’application des dispositions du Règlement Intérieur.
Le problème est que ni Déthié Fall ni même Madické Niang qui est avocat de profession ne les connaissent pas. Se sentant humiliés (du fait de leur propre incompétence) ils ont choisi la fuite en avant : Madické Niang s’emmêlant les pinceaux dans des tentatives d’explication ridicules et Fall sautant allègrement le pas dans des dérives regrettables. Il y a urgence de freiner ces dérapages qui commencent à gangréner l’espace politique sénégalais.
Pour se faire voir les nouveaux « jeunes turcs » font feu de tout bois pour se retrouver à la « une » des médias. Ce jeu est pervers et dangereux. Il discrédite ses auteurs et pollue l’espace public. Les journalistes incompétents qui s’en font les caisses de résonance sont aussi à blâmer. La course aux « scoops » n’est pas une fin en soi.
Les dérapages du reste dépassent les seules questions politiques. Ces derniers jours un site web a annoncé la mort d’un chef religieux (qui est encore bien vivant) et un quotidien a attribué des propos au maire de Dakar Khalifa Sall qui les a démentis. Il est temps que les journalistes fassent le ménage dans leurs rangs ou que la justice le fasse. La presse n’est pas au-dessus des lois et les « fake news » sont un cancer pour toute la société.
Pour en revenir aux opposants sénégalais, ils doivent se mettre au travail en faisant ce que les anglais appellent leur « homework »(en étudiant les dossiers) pour éviter de raconter des histoires en public. Ousmane Sonko en est devenu le spécialiste. Il affirme avoir imposer à l’Assemblée qu’il lui soit donné du « carburant commercialisé par des nationaux ». C’est faux ! les bons qui lui ont été remis sont les mêmes que ceux utilisés pour la 12ème législature.
Qui est Ousmane Sonko pour pouvoir imposer quoi que ce soit à l’Assemblée nationale du Sénégal ? Il est un simple député qui ne fait même pas partie de la majorité et qui donc n’a aucune force politique derrière lui pour imposer quoi que ce soit. Il se donne une importance qu’il n’a pas. C’est ridicule !
Pareil pour Déthié Fall qui a refusé de s’asseoir pendant un moment avant de s’y résoudre. S’il avait persisté dans son attitude de défiance le président de l’Assemblée nationale avait le droit de le faire expulser de la salle. Dans l’Hémicycle, temple du débat démocratique et lieu où se votent les lois de la République, la sérénité doit prévaloir. Le cinéma des uns peut certes détendre un peu l’atmosphère mais il faut savoir jusqu’où ne pas aller trop loin.
Le député est au service du peuple, non des médias et encore moins de lui-même pour sa propre gloriole. Beaucoup de bruit pour rien, c’est finalement ce qu’il faut retenir de la vaine agitation des députés de l’opposition. Leur motion a été rejetée. Et la commission ad hoc installée avec le vote positif de 116 députés. Les opposants avaient finalement déserté la salle. Après leur show insipide.