Alpha Condé

L’étau se desserre un peu plus autour d’Alpha Condé. L’ancien président guinéen, maintenu en résidence surveillée pendant plusieurs mois, après le coup d’Etat qui l’a renversé le 5 septembre dernier, a été autorisé, il y a près d’un mois, à rejoindre le domicile de son épouse. Il peut désormais quitter le pays pour aller consulter ses médecins à l’étranger.

Mais cette autorisation de sortie est assujettie à la condition que ce déplacement n’excède pas un mois, sauf avis contraire de ses médecins. C’est la décision prise par la junte au pouvoir, accédant ainsi à une requête de la Cédéao, dans un courrier daté du 23 décembre dernier, adressé au président de la Transition.

Les militaires au pouvoir en Guinée ont, ainsi, décidé de laisser Alpha Condé partir prochainement à l’extérieur pour des contrôles médicaux. Une mesure annoncée après avoir pris acte de l’engagement de la Cédéao.

La décision réjouit naturellement les partisans de l’ex chef de l’Etat, qui déploraient de n’avoir aucune information de lui. Toutefois, ils attendent que l’actuel régime en fasse plus et qu’Alpha Condé soit entièrement mis en liberté.

Si l’opposition ne s’est pas encore prononcée sur cette nouvelle mesure de la junte, du côté de la société civile, on se félicite également de cette annonce, qualifiée de mesure humanitaire. Mais on demande, toutefois, que l’ancien président soit encadré, afin de contrôler ses actions, notamment sur les réseaux sociaux, pour contrer toute tentative de sa part de se remettre en selle.

Alpha Condé avait été réélu en octobre 2021 pour un 3ème mandat fortement contesté par l’opposition. Auparavant, il avait modifié la constitution du pays qui limitait le nombre de mandat présidentiel à 2 lors d’un référendum.

Il avait, aussi, durement réprimé les manifestations qui avaient suivi sa réélection, faisant une dizaine de morts. Dans la foulée, il avait interdit à tous les leaders de partis de l’opposition de quitter le pays. Plusieurs responsables de l’opposition avaient été emprisonnés. Quatre sont décédés en détention, sans être jugés.