L’ex-putschiste Moussa Dadis Camara est arrivé, hier ,à Conakry ,où il a été accueilli par ses soutiens nombreux et enthousiastes.
Il s’est présenté à la foule, Bible et Coran en main et a déclaré à la presse qu’il était disponible pour répondre à la justice.
« Pour la mémoire des victimes de ces douloureux évènements ,pour le respect des Institutions de la République et pour l’Histoire ».
Les massacres du 28 septembre 2009 qui avaient eu pour théâtre le stade de Conakry (stade du 28 septembre), avaient fait 157 morts ,109 femmes violées et des milliers de blessés.
Dadis Camara qui assumait la charge de chef de l’Etat, à cette époque, a toujours clamé son innocence, et à juste raison.
C’est bien Toumba Diakité, aujourd’hui sous les verrous, qui est le responsable direct du massacre ,avec les Bérets rouges (unité d’élite de l’Armée », qu’il commandait.
D’ailleurs ,il a tenté d’assassiner Dadis qui lui demandait d’aller répondre à des enquêteurs de la CPI, venus s’informer à Conakry.
Toumba avait pensé que son « patron » l’avait lâché et voulait le « sacrifier ».
Maintenant, avec le retour de Dadis et la présence de Toumba, sur place, rien ne s’oppose plus à la tenue d’un procès pour faire jaillir la vérité ,honorer les victimes, dédommager leurs familles et juger les coupables.
Dadis veut laver son honneur et il a raison ; même si sa responsabilité morale est engagée.
Quoiqu’il en soit , la Guinée a besoin de tourner la page de cette sombre histoire ,en faisant triompher la Vérité, seule à même de réconcilier les populations et d’enraciner la paix sociale dans le pays.
Le même raisonnement est valable pour les exactions commises par le régime d’Alpha Condé et celui de Sékou Touré, qui fut un dictateur sanguinaire.
Ce dernier ne mérite pas d’être honoré comme vient de le faire Mamady Doumbouya, qui a baptisé de son nom, l’aéroport de la capitale.
Tôt ou tard , cet acte qui insulte la mémoire des victimes ,très nombreuses de Sékou Touré ,sera porté au passif du nouveau putschiste.
A noter cependant, que Dadis va retourner au Burkina pour préparer ses affaires ,avant un retour définitif.
Même chose pour Sékouba Konaté, (qui est arrivé aussi à Conakry et qui va retourner en France où vit sa famille). Il lui avait succédé, pour assurer la Transition, avant l’élection d’Alpha Condé en 2010.