La signature d’un plan de coopération pour les 5 prochaines années a clôturé le sommet Afrique-Turquie, samedi, à Istanbul. La paix, la sécurité, les infrastructures, le commerce, l’industrie, l’éducation, la pêche ou encore la formation des forces de défense, constitueront les différents axes de travail pour le quinquennat qui vient. Seize présidents et chefs de gouvernements, dont Félix Tischekedi, Macky Sall, Muhammadu Buhari ou encore Paul Kagame et une centaine de ministres ont pris part à ce rendez-vous. Le chef de l’Etat sénégalais a salué, à l’occasion, le dynamisme de la coopération entre le Sénégal et la Turquie.
C’est dans une déclaration d’une dizaine de pages, signée à la fin du sommet, que les grands axes de travail des prochaines années ont été inscrites : Une quarantaine de pays africains était représentée. Ils ont validé la feuille de route 2022-2026 entre la Turquie et la Zlecaf (La Zone de libre-échange continentale africaine).
La lutte contre le terrorisme et la sécurité a naturellement occupé une place centrale lors de ce sommet, notamment concernant la vente d’armes et de véhicules turcs au continent.
Justement, c’est sur le sujet de la sécurité que le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki s’est beaucoup appesanti. « Nous avons plaidé auprès du Conseil de sécurité depuis bientôt 10 ans déjà, mais nous n’avons pas pu obtenir de financements pérennes sur les ressources des Nations Unies », a-t-il regretté dans des propos rapportés par RFI.
Pour sa part, le président sénégalais Macky Sall a témoigné du « dynamisme du partenariat sénégalo-turc », soulignant que les deux pays ont réalisé de grands projets depuis près de dix ans.
« Je dois témoigner ici du dynamisme du partenariat sénégalo-turc. Depuis près de dix ans la Turquie et le Sénégal ont considérablement intensifié leurs relations politiques et diplomatiques », a-t-il déclaré sur twitter à l’occasion du sommet Turquie-Afrique.
Toutefois, a-t-il ajouté, « nous pouvons davantage relever le niveau de nos échanges commerciaux et l’investissement pour la réalisation conjointe de projets d’infrastructures de développement en Afrique d’infrastructures routières, autoroutières, portuaires, aéroportuaires, ferroviaires… ».
Il a souligné que le Sénégal et la Turquie ont « réalisé de grands projets, dont un Centre de conférences internationales, un parc des expositions, une gare pour gros porteurs, un marché d’envergure nationale, une plateforme sportive multidisciplinaire, appelée Dakar Arena et un stade moderne de 50 000 places ».
De son côté, Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui assure la présidence de l’UA, a insisté sur les besoins d’investissement, l’expertise et l’accompagnement souhaités par les pays d’Afrique.
« J’aimerais rappeler que les grands axes de notre coopération nécessitent des projets concrets à impact visible pour le bien-être général de nos populations respectives », a-t-il dit, insistant sur le principe d’une coopération équitable, gagnant-gagnant.
A ce sujet, le président Recep Tayyip Erdogan a assuré que les ministères, institutions et le secteur privé de son pays sont déjà mobilisés.
Erdogan plaide la représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’Onu
Il a aussi dénoncé « les approches hautaines, prétentieuses et orientalistes » des autres partenaires. Selon le président turc, il est essentiel que l’Afrique soit représentée de manière permanente au Conseil de sécurité de l’ONU.
« C’est une grande injustice qu’il n’y ait pas de représentant aux Nations Unies parmi les 5, alors que l’Afrique compte 1,3 milliards d’habitants. Pour que l’Afrique puisse être représentée à juste titre au Conseil de sécurité, je suis convaincu qu’il nous faut être solidaires. Malgré ceux qui profitent de ce statu quo, nous sommes décidés à lutter contre cette injustice », a-t-il martelé.
Concluant le sommet, Recep Tayyip Erdogan a invité les pays africains au 2ème forum de la Diplomatie, organisé à Antalia en mars prochain. Il a surtout promis d’envoyer 15 millions de doses de vaccins anti-Covid en Afrique, qui selon lui, est laissée pour compte dans la distribution mondiale de vaccins, malgré l’apparition et l’identification du nouveau variant Omicron en Afrique du sud.