Le maire de Dakar ne doit s’en prendre qu’à lui-même pour avoir usé et abusé de l’argent du contribuable et d’avoir déclaré publiquement, pour sa défense, « que cela se faisait depuis Lamine Guèye ».
Après 7 mois de détention, son dossier judiciaire évolue logiquement vers la tenue d’un procès en bonne et due forme. Son élection a posteriori comme député oblige, le procureur de la république à demander la levée de son immunité parlementaire pour éviter toute négligence formelle qui pourrait être exploitée par les avocats de l’édile de Dakar. Aucune précaution n’est de trop pour que la loi soit totalement respectée.
Les partisans de Khalifa Sall devraient se réjouir de cette démarche qui crédibilise encore davantage le système judiciaire sénégalais. Mais prompts à ameuter la presse et à débiter des sornettes, ils font des commentaires pathétiques qui témoignent de l’incompétence des uns et de l’ignorance abyssale des autres.
La procédure de levée de l’immunité parlementaire d’un député est rigoureuse et l’Assemblée nationale du Sénégal est entrain d’agir dans le respect scrupuleux de la loi et du Règlement intérieur de l’institution. Au terme de la procédure un vote interviendra pour lever ou non l’immunité parlementaire de Khalifa Sall.
De nombreux personnages « drogués aux médias » se mettent en scène pour affirmer tout et son contraire. On a même entendu certains demander que « l’Assemblée libère le maire de Dakar » ? Le pouvoir législatif n’a pas ce…pouvoir. Il ne faut pas être diplômé en droit pour le savoir. C’est le pouvoir judiciaire qui a…ce pouvoir. Khalifa Sall, si son immunité est levée-et tout indique qu’elle le sera- fera face à la justice. Il est un citoyen comme les autres et doit répondre de ses actes.
Ses nombreux avocats ont intérêt à préparer sa défense au lieu de lui donner des faux espoirs. D’ailleurs les différentes manœuvres et annonces tonitruantes ont fait pschiit. Aller à la CEDEAO, attendre en vain Wade à l’Assemblée et maintenant envoyer des lettres à l’Assemblée et surtout aux médias ont été des actes futiles. Ils ne riment à rien sauf à amuser la galerie.
Le certain est que le dossier judiciaire de Khalifa Sall est accablant pour le maire de Dakar. Ses avocats le savent et c’est pourquoi ils font autant de bruit pour éviter de parler du fond. Ils essaient de « victimiser » leur client qui a des charges lourdes contre lui et des preuves qui le sont tout autant.
Les députés Ousmane Sonko et Issa Sall et l’ex-député en manque de tribune Thierno Bocoum se font les avocats du diable et se couvrent de ridicule. Les deux premiers ont l’hémicycle pour s’exprimer et le dernier, pour sauver le peu de crédibilité qui lui reste, devrait faire vœu de silence ou répondre aux attaques de ses ex-camarades de REWMI.
Quant aux partisans manipulés du maire, ils finiront par se rendre à l’évidence. La défaite de Dakar et l’impossibilité de former un groupe parlementaire sont des gifles électorales retentissantes qui démontrent que la popularité de quelqu’un pris la main dans le pot de confiture de l’argent public ne peut qu’être écornée. Durablement !