Le dictateur Yaya Jammeh doit entendre ses oreilles siffler. En effet ses victimes ont décidé de mener le combat pour le traduire en justice comme Hisséne Habré l’a finalement été. Elles ont d’ailleurs rencontré à Banjul les victimes du dictateur tchadien pour s’inspirer de leur stratégie qui a été payante.
L’ONG internationale HUMAN RIGHTS WATCH s’est engagée à les accompagner avec l’avocat américain REED BRODY dont la ténacité a été déterminante dans l’affaire Habré. Son idée est de rendre le coût politique, diplomatique voire économique insupportable à la Guinée-Equatoriale qui a accordé l’asile à Jammeh pour qu’elle finisse par le lâcher. Ce choix stratégique est pertinent et devrait porter des fruits.
Jammeh est d’ores et déjà un boulet pour Malabo qui n’a aucun intérêt objectif à garder le dictateur gambien. Il faut donc appuyer là où cela fait mal, en dénonçant le président Obiang et son régime autocratique pour le faire céder. Une campagne internationale axée sur les crimes contre l’humanité de Jammeh, avec les charniers découverts ne peut qu’être efficace.
Comment défendre un criminel comme Jammeh doublé d’un pilleur ? Toutes les preuves accablantes doivent être mises sur la table pour pousser la communauté internationale à agir. Pour que justice soit rendue aux victimes nombreuses de Jammeh qui a pillé, torturé et assassiné des citoyens gambiens pendant 22 ans. Ces crimes horribles ne peuvent rester impunis et la Guinée-Equatoriale n’a pas les moyens de défier la communauté internationale.
À l’évidence l’initiative des victimes de Jammeh est à saluer et à encourager. Le crime ne paie pas et les criminels doivent être poursuivis et traduits en justice. Jammeh est un lâche qui a fui. Il sera traqué et arrêté tôt ou tard. Malabo est maintenant sur la sellette et va regretter d’avoir ouvert ses portes à un dictateur sanguinaire et ignoble.