La purge se poursuit dans les rangs des forces de l’ordre en Guinée. Dans un décret lu à la télévision nationale (RTG), mardi soir, le colonel Mamady Doumbouya a annoncé que 537 policiers, dont le Directeur général, Ansoumane Camara, alias, Baffoé, ont été envoyés à la retraite.
Une décision qui fait suite à la mise à la retraite d’un millier de soldats et de 42 généraux de l’armée guinéenne. Parmi ces gradés de l’armée figurent Sékouba Konaté, l’ancien président de la Transition guinéenne (2009-2010), les généraux Namory Traoré, chef d’État-major des armées, Ibrahima Baldé, Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale, ou encore Mathurin Bangoura, l’ancien gouverneur de la ville de Conakry. Toutes ces personnalités étaient considérées comme des piliers du régime de l’ancien président Alpha Condé, déchu le 5 septembre dernier, à la suite d’un coup d’Etat.
Dans l’article 2 du décret qui annonçait le départ de ces généraux, il était, toutefois, notifié que conformément au Statut général et particulier des officiers, les droits suivants leur sont accordés : La totalité de la solde indiciaire mensuelle, qui évolue en fonction du barème de solde annuelle et une indemnité de logement qui équivaut à 75% de la solde indiciaire.
Qu’à cela ne tienne, le remue-ménage dans les rangs des forces de l’ordre en Guinéecontinue ; même si le colonel Mamady Doumbouya justifie ces décisions par une volonté de faire jouir à ces personnes d’un droit qui leur est dû, réfutant toute idée de chasse aux sorcières.
Dans son discours lors de la fête de l’armée guinéenne, il y a quelques semaines, le Président de la Transition, avait évoqué la nécessité de mettre en adéquation les moyens de l’armée et le souci de mettre les militaires dans de bonnes conditions.
Une rationalisation qui a pour but, selon lui, de motiver davantage les militaires, mais également de régler les problèmes de gouvernance dans l’armée.
Des mesures, jusque-là, jugées salutaires par l’opinion guinéenne, qui considère que le chef des putschistes, gagne ainsi la sympathie de nombreux militaires qui pouvaient être frustrés par le manque de moyens de l’armée, mais également leur soutien.
Mamady Doumbouya a rejeté, lundi, la nomination d’un Envoyé spécial de la Cédéao en Guinée, alors que la date des nouvelles élections et la durée de la Transition ne sont toujours pas fixées.