Yoweri Museveni est définitivement l’homme fort de l’Ouganda. Il dirige le pays d’une main de fer depuis trente ans et n’a aucune intention de donner la moindre chance à ses adversaires lors des élections – présidentielle et législatives – prévues ce jeudi 18 février. Son autoritarisme est connu de tous et il n’hésite jamais à utiliser la force pour arriver à ses fins.

Une campagne émaillée d’incidents

La campagne électorale qui vient de s’achever l’a démontré. Elle a été émaillée de graves incidents.

La police a ouvert le feu sur les manifestants, faisant de nombreux blessés, et même des morts selon l’opposition.

Un candidat de l’opposition Kizza Besigye a été arrêté par les forces de l’ordre avant d’être relâché. Depuis 2011 – date des dernières élections – M. Besigye aura été interpellé plus de quarante fois.
Intimidations et harcèlement sont des pratiques courantes utilisées par le régime pour museler les opposants.

Pas d’illusion pour les sept candidats de l’opposition à la présidentielle

Les sept candidats qui se présentent à l’élection présidentielle contre Yoweri Museveni – Kizza Besigye, Amama Mbabazi, Maureen Kyala, Abed Bwankila, Venansius Baryamureeba, Benon Biraaro, Joseph Mabirizi – ne se font aucune illusion car les conditions minimales pour l’organisation d’un scrutin sincère ne sont pas réunies. Elle ne l’ont jamais été depuis l’avènement de l’actuel président. Ce dernier a ainsi remporté les scrutins de 2001, 2006, et 2011 sans coup férir. Les accusations réitérées de fraudes ne le gênent nullement. L’homme est un autocrate marxiste, converti aux recettes du FMI, ayant réussi à instaurer un Etat militariste en Ouganda.

Complaisance de la communauté internationale

La communauté internationale ferme les yeux sur ces pratiques antidémocratiques.
Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants n’auront pas suffi pour tirer sur la sonnette d’alarme et amener les observateurs à dénoncer la dictature du président Museveni.

Dans de telles conditions, le rendez-vous électoral de ce jeudi devrait être un nouveau rendez-vous manqué avec la démocratie en Ouganda. Et le silence de la communauté internationale devrait être pour sa part, encore une fois, assourdissant.

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Crédit image : par Foreign and Commonwealth Office, OGL – “Yoweri Kaguta Museveni, President of Uganda at the Somalia Conference in London, 7 May 2013” via Wikimedia Commons