La décision annoncée du président Macron en juin dernier, est en cours d’exécution.
Les bases de Kidal, Tombouctou et Tessalit, sont rétrocédées aux FAMA (Forces armées maliennes).
La France se désengage ainsi, du Nord Mali, pour se recentrer au niveau de la zone des « trois frontières » (Mali, Burkina et Niger), qui est devenu « l’épicentre » des attaques jihadistes.
Les militaires français vont donc se réorganiser au niveau de l’occupation de l’espace, avec des effectifs réduits certes, mais avec le choix d’une utilisation plus intensive, de l’aviation et des drones.
Déjà maîtres du ciel sahélien, face à des terroristes grands connaisseurs de l’immensité désertique, les soldats français vont continuer de garder un avantage certain.
Et ce, d’autant qu’ils peuvent s’appuyer sur les éléments de la force Tabuka, composée de soldats de 8 différents pays européens.
La nouvelle stratégie française renforce leur présence à Gao et Ménaka, plus proche de la zone des « trois frontières ».
Les faits exposés plus haut permettent d’écarter tout abandon du Mali par la France, comme le Premier ministre Choguel Maiga l’avait affirmé, du haut de la tribune des Nations Unies.
L’évident est que Paris réduit la voilure, par réalisme économique .Barkhane coûtait cher et la France doit faire face à de nombreuses difficultés liées à la crise de la Covid et à ses conséquences économiques.
Il y a ensuite la campagne électorale présidentielle, qui va pousser les rivaux de Macron à soulever la question de la présence française au Sahel, depuis déjà 9 ans.
Celle-ci ne saurait être la porte ouverte à des dépenses financières sans limite de temps.
Aucune aide, ne peut se substituer à l’engagement du peuple malien, avec ses dirigeants élus démocratiquement.
Non avec une junte, sans légitimité démocratique et un Premier ministre qui ne représente personne !
Choguel Maiga n’a pas de légitimité, ses patrons en kaki, non plus.
Il est en mission de « suicide politique », pour essayer de vendre du vent aux maliens et prolonger par là même, la confiscation du pouvoir par la junte putschiste.
Ses manœuvres pour organiser des « concertations nationales » sont un stratagème déjà éventé et rejeté par les citoyens.
La junte doit préparer l’organisation des élections en février 2022, et ses valises, en même temps.
La réduction des forces françaises ne peut justifier un « deal » avec des mercenaires russes, sans foi, ni loi .
Pour le moment la junte a reçu des hélicoptères. Mais à quel prix ?
La technologie russe, dans ce domaine n’est pas des meilleures, au vu du nombre d’accidents annuels d’aéronefs russes recensés.
Si le Mali est libre de coopérer avec qui il veut, il s’agit d’un Mali qui aura déjà exercé sa souveraineté et choisi librement ses dirigeants.