Sept sénateurs américains ont adressé un courrier au président Trump pour lui demander d’agir, de manière urgente, pour éviter une tragédie en R.D.CONGO.
Dans leur correspondance dont A.C a pu avoir une copie, ils mettent en exergue la situation explosive qui prévaut dans le pays du fait de la volonté du président Kabila de ne pas traduire en acte l’accord du 31 décembre signé grâce à la médiation de la conférence nationale des évêques du pays.
Ils dénoncent le président Kabila qui a refusé de respecter la mise en application des points négociés à savoir la mise en place d’un gouvernement inclusif, la levée des charges qui pèsent sur les prisonniers politiques, le respect de la liberté de presse et le soutien à une organisation crédible pour superviser l’accord.
Les sénateurs s’indignent de la déclaration publique du patron de la commission électorale nationale faite au mois de juillet pour affirmer que : « l’organisation d’élections d’ici la fin de l’année n’était pas faisable ». Ils tirent sur la sonnette d’alarme avec les analystes et les responsables d’ONG engagés dans l’action humanitaire sur le terrain qui estiment que la crise politique est entrain de susciter une plus grande violence et des soulèvements dans différentes parties du pays.
Ils font remarquer que les forces gouvernementales et les milices sont accusées de grandes violations des droits de l’homme dans la région du Kasai, région qui était calme jusqu’à l’année dernière. Deux enquêteurs de l’ONU ont été tués dans cette partie du pays au mois de mars ; alors qu’ils faisaient des investigations sur des accusations sur des violations sur les droits de l’homme imputées aux forces de sécurité. 80 charniers ont été découverts et plus de 5000 personnes ont été tuées depuis 2016 selon l’ONU.
Au moins 1,4 millions d’individus ont été déplacés du fait de la violence qui sévit dans le Kasai. Dans l’ensemble du pays 3,8 millions de personnes ont été déplacées à cause de problèmes sécuritaires et 500 000 ont fui pour se réfugier dans les pays voisins.
Les sénateurs ont exprimé leur déception par rapport à la décision du président Trump qui a réduit le nombre de réfugiés qui seront admis sur le sol américain pendant l’année fiscale 2018. Autrement davantage de congolais en auraient certainement bénéficié. Les sénateurs font remarquer qu’en plus de la résurgence de la violence dans le Kasai et le Tangayika, la région orientale du pays voit le banditisme, les crimes et la violence en général prendre des proportions alarmantes. Cette région souffrant déjà et depuis longtemps du chaos de la violence.
Les sénateurs s’insurgent contre la répression qui s’abat sur les personnes qui protestent pacifiquement à Kinshasa et dans d’autres centres urbains, la prolifération des groupes armés dans le Kasai et ailleurs, les attaques contres des civils dans le centre et la partie orientale du pays. Tout ceci constitue une menace qui pourrait emporter toute cette zone du continent africain si rien n’est fait pour y apporter des solutions efficaces.
C’est pourquoi les sénateurs pressent le président Trump de nommer un ambassadeur en RD CONGO, un sous-secrétaire d’Etat aux Affaires Africaines et un administrateur assistant pour l’Afrique à L’USAID. Pour que le Sénat le confirme immédiatement. Le fait que ces nominations ne sont pas encore faites freine l’action politique américaine dans cette partie de l’Afrique. Et cela limite les efforts des USA sur les plans diplomatique multilatéral à Kinshasa et dans d’autres capitales africaines importantes ; mais aussi pour la coordination des efforts humanitaires.
Les sanctions ciblées imposées en 2016 par les USA et l’UE contre la RD CONGO ont beaucoup compté dans les négociations qui ont permis la signature des accords du 31 décembre. Mais plus d’action est nécessaire !
Si le gouvernement de Kabila refuse d’appliquer les accords du 31 décembre, les USA doivent agir et utiliser les moyens dont ils disposent pour imposer des sanctions aux individus qui ont de l’influence sur le président Joseph Kabila. Pour le pousser à changer d’attitude. Dans le passé des conflits sur les mines et les industries extractives ont causé des millions de morts en RD CONGO.
Soucieux de faire jouer à leur pays un rôle de leader dans cette région du monde, les sénateurs signataires de cette lettre (CORY A. BOOKER, BENJAMIN.L.CARDIN, CHRISTOPHER A.COONS, RICHARD J.DURBIN, ELIZABETH WARREN, EDWARD J.MARKEY et SHEROD BROWN) demandent instamment au président Trump d’agir pour prévenir un conflit majeur qui va déstabiliser beaucoup de pays africains.
Ils plaident pour une réponse qui va sauver des vies et faire respecter l’impératif, pour des gouvernants, de rendre compte de leur action politique.