Le président guinéen Alpha Condé vient de faire une visite d’Etat en Russie. Il a été chaleureusement reçu par Poutine. Et a pu signer avec lui, de nombreux projets, notamment militaires.
C’est ainsi que la construction de 6 garnisons militaires est prévue, avec 3 écoles de formation des officiers de la marine et un camp pour la marine nationale. Ce voyage très fécond, sur le papier a aussi permis la signature d’un accord pour la construction de 4 centres hospitalo-universitaires(CHU) dans chacune des 4 régions naturelles de la Guinée à savoir : Labé, Kankan, Kindia et N’zérékoré.
Alpha Condé revient de Moscou donc la besace pleine mais cette visite suscite beaucoup d’interrogations. Pourquoi Alpha Condé a-t-il voyagé à bord d’un avion affrété par la Russie ? Pourquoi a-t-il utilisé le même réseau russe que l’ex-dictateur gambien (qui est son ami) Yaya Jammeh ?
L’activisme débordant de Condé (en Chine et en Russie) cache mal sa volonté farouche de se présenter à un troisième mandat que la Constitution ne lui permet pas de briguer. En prenant le chemin de la Russie qui est celui des dictateurs, le président guinéen veut-il franchir le pas lui-même ? Et demain s’attirer les foudres de la CPI ?
Car si jamais il se lançait dans cette aventure périlleuse, beaucoup de sang risque de couler en Guinée. L’opposition incarnée par Dalein Diallo ne va pas se laisser faire cette fois. Et Condé ne peut plus compter sur ses amis socialistes français.
Il faut craindre le pire pour ce pays. Condé qui a goûté tardivement aux délices du pouvoir n’a aucune intention de respecter la limite des deux mandats. Il n’a jamais hésité à lancer les forces de l’ordre sur les jeunes notamment. Il n’est pas étonnant qu’il ait fait la part belle aux militaires dans son « shopping russe ». L’opposition guinéenne est prévenue ; la communauté internationale aussi.
Pour éviter le pire c’est maintenant qu’il faut agir et mettre Condé face à ses responsabilités.