Comme l’attaque surprise du 7 décembre 1941 sur Pearl Harbour perpétrée par les japonais ,l’assaut des avions de Ben Laden sur le World Trade Center et le Pentagone, demeure une violation sanglante du territoire américain qui a causé un traumatisme toujours vivace.20 ans après !
A Pearl Harbour 2403 citoyens américains (soldats et civils) ont perdu la vie et 710 ont été blessés.
Les attaques de septembre 2001 ont causé la mort de 3000 personnes et blessé un nombre de personnes impossible à déterminer avec exactitude.
Le chiffre de 3000 morts est une estimation.
Ces deux évènements tragiques, de par leur soudaineté et la violence barbare qui les a fécondés, ont terrifié les Américains, dans un premier temps.
Avant de les révolter et de les pousser à faire bloc pour laver l’affront ,dans le sang.
Les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ,ont aussi explosé comme une orgie de sang, pour un psychodrame qui permettrait au peuple américain violé et violenté, de communier dans une victoire « rédemptrice » qui restaure la « puissance américaine ».
60 ans plus tard, « le 11 septembre 2001 » a déclenché une secousse tellurique plus dévastatrice encore sur le moral des Américains.
Parce que les agresseurs n’étaient pas une force étatique ; ils se réclamaient d’une idéologie islamiste qui était comme un « objet théorique non identifié ».
Pourquoi diable ces gens -là en voulaient-ils à l’Amérique, à ce point ?
Avec le Japon, une lutte d’influence économique et militaire avait commencé dans le Pacifique ; même si elle ne pouvait justifier une attaque aussi traitresse et stupide, (car même si l’attaque avait réussi à détruire toute la flotte américaine-ce qui n’a pas été le cas-),elle n’aurait fait que retarder le retour en force de l’armée américaine dans le Pacifique.
Et à la longue ,avec sa machine économique et industrielle inégalée à l’époque, elle finirait par battre le Japon.
Mais, avec les kamikazes jihadistes , l’ennemi était pour ainsi dire, d’abord invisible ,avant d’être identifié et situé en Afghanistan.
Il fut alors décidé ,à juste raison ,de les déloger ,en leur infligeant une défaite retentissante.
Cela fut fait assez rapidement ,et avait permis d’anéantir Al Qaida sur le territoire afghan et de mettre fin à la mainmise talibane sur le pays.
La traque pour éliminer le cerveau des attentats terrifiants du 11 septembre ,Oussama Ben Laden, prit beaucoup plus de temps : mais la cible fut localisée et ,finalement abattue, au Pakistan.
La guerre avec le Japon prit fin en août 1945,avec la reddition complète de l’Empire du Soleil Levant.
Celle avec les terroristes d’Al Qaida continue aujourd’hui encore,20 ans après et le retrait des troupes américaines d’Afghanistan ,où elles sont restées trop longtemps. Par erreur !
Biden a donc eu raison de mettre fin à cette présence coûteuse en vies humaines (plus de 2000 soldats américains tués) et en argent : 1000 milliards de dollars dépensés.
Pour peu de résultats ,car cela n’a pas empêché le retour au pouvoir des Talibans.
Le débat est encore en cours, avec une solide majorité d’Américains qui approuvent le retrait et beaucoup de citoyens qui regrettent la désorganisation des évacuations.
En vérité Biden voulait fermer ce chapitre ,avant la commémoration du 20 ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
Il a tenu son pari, mais a perdu quelques plumes de popularité ,chemin faisant.
Une des raisons de cette situation est que l’Amérique n’est pas encore guérie du traumatisme de ce jour d’Apocalypse qui a causé une cicatrice laissée par le sang des victimes des « avions-bombes », qui ont fait disparaître les tours jumelles du World Trade Center et reconfigurer la perspective des gratte-ciel newyorkaise. Pour toujours !
Le traumatisme est ,pour ainsi dire, vécu, chaque jour par les habitants de la « grande Pomme » qui ont survécu à ce moment d’enfer.
Il y a pour eux un « passé qui ne passe pas ».
Peut-être pire qu’à Pearl Harbour ,l’attaque du World Trade Center qui s’est déroulée sur le sol continental américain ,est encore plus traumatisant pour des Américains, citoyens du pays le plus puissant du monde et qui a été ébranlé par des gens regroupés dans une organisation de peu d’envergure ,dotée de moyens limités .Et ,qui pourtant, a pu l’atteindre au cœur !
Le basculement dans le temps des terroristes met l’Amérique ,comme tous les Etats structurés, mal à l’aise, contre des ennemis de l’ombre ,sans foi ni loi, dans une lutte à mort dont personne ne voit comment elle prendrait fin.
L’élimination de Ben Laden a beaucoup affaibli Al Qaida, mais ne l’a pas anéanti.
De nombreux fantômes d’Etat comme la Somalie, l’Afghanistan, ,des territoires vastes comme le Sahel et le Sahara permettent aux organisations terroristes de se redéployer ,après la chute de l’Etat islamique en Irak ,par exemple.
L’Afrique est devenue ,du Nord au Centre, voire au Sud-est, un continent convoité par les terroristes -jihadistes qui y font face à des Etats économiquement et militairement faibles.
Les Etats-Unis qui viennent de se retirer d’Afghanistan, ont intérêt à apporter soutiens, renseignements et conseils à tous les pays fragilisés ,ciblés par les jihadistes.
Parce que les mêmes causes produisant les mêmes effets ,à partir de chaque territoire conquis, ou partiellement occupé, les terroristes peuvent préparer des attaques ,en ayant formé, auparavant des hommes et des femmes et même des enfants candidats au suicide.
La nouvelle guerre déclarée ,depuis le 11 septembre, et même avant,
est sans fin.
Elle exige d’autres formes de réponses que celles appropriées pour les conflits conventionnels et/ou classiques.
Les nouvelles technologies des drones sont un atout, comme l’utilisation de l’intelligence artificielle, en général.
Une victoire sur les jihadistes est possible ,si et seulement si ,tous les fronts sont investis : militaire, renseignement, développement économique et social, éducation et formation.
Le défi terroriste est global et la réponse doit l’être aussi.
20 ans après l’Apocalypse du 11 septembre, la guerre est plus actuelle que jamais et les fronts lointains du Sahel, du Nord de l’Afrique, d’Irak et de Syrie semblent éloignés des côtes américaines.
Mais, la vérité est que aucun pays n’est à l’abri, parce qu’il y a des « couveuses pour jihadistes »,des cellules dormantes et de grandes possibilités de recrutements dans des populations déshéritées, frustrées, et facilement manipulables.
Et comme disait Bob Dylan, Prix Nobel de Littérature : « quand on a rien ,on n’a rien à perdre ».