C’est la confusion totale ce dimanche à Conakry, dans la capitale guinéenne. Selon plusieurs médias, un coup d’État est en cours. Le président Alpha Condé a été arrêté.
Des tirs nourris à l’arme lourde sont entendus depuis ce matin à Conakry, dans le quartier de Kaloum, notamment où se trouve le palais présidentiel Sékoutouréya.
Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, montre Alpha Condé, assis dans le canapé d’un salon de la Présidence. Un militaire lui demande de dire s’il a été brutalisé, mais le président guinéen ne répond pas.
Une source proche du président Guinéen, citée par RFI, affirme qu’Alpha Condé est bien entre les mains des insurgés.
Une deuxième vidéo pas encore authentifiée, montre le Colonel Mamady Doumbouya, Commandant des forces spéciales de l’armée guinéenne, qui ont mené l’assaut selon plusieurs sources, annoncer la dissolution des institutions et la création d’un Comité national pour le redressement et le développement, le CNRD.
Jusqu’en début d’après-midi, aucune communication officielle n’a été faite sur la radio-télévision guinéenne (RTG), pour officialiser le coup d’Etat. Le ministère guinéen de la Défense a juste publié un communiqué sur sa page Facebook, affirmant que les assaillants ont été repoussés, rapporte le média français.
Mais selon plusieurs sources, notamment les médias locaux, les soldats se sont mutinés et ont attaqué le palais présidentiel. Outre le palais présidentiel, des tirs ont été entendusaux abords du ministère de la Défense et du siège de l’Etat-major des armées.
La sécurité serait, toutefois, renforcée autour des résidences des officiels guinéens et les casernes des militaires seraient sous haute protection.
A signaler que les évènements ne concernent que la presqu’île de Kaloum, le calme régnerait dans la grande banlieue de Conakry.
Plusieurs médias guinéens, citant des sources crédibles, ont rapporté que le président guinéen a été arrêté par les Forces spéciales,dirigées par leur Commandant, le Colonel Mamady Doumbouya.
Beaucoup d’autres dignitaires du régime seraient entre les mains des Forces spéciales, ont affirmé les mêmes sources.
En début d’après-midi, ce dimanche, une foule en liesse acclamait les militaires sur la route Le Prince, réputée acquise à l’opposition. « Vive l’armée ! Vive le coup d’Etat », scandaient-ils, toujours selon les médias guinéens.
Selon les mêmes sources, les militaires devraient faire une déclaration officielle à la RTG dans les prochaines heures, pour annoncer leur prise du pouvoir. C’est le second coup d’Etat en Afrique de l’Ouest, cette année, après celui du Mali.
Alpha Condé a été réélu pour un troisième mandat en octobre dernier. Auparavant, il avait changé la Constitution qui limitait le nombre de mandats présidentiels à 2, pour pouvoir se représenter. Des dizaines des guinéens sont morts dans la période préélectorale et durant les mois qui ont suivi le scrutin.
Plusieurs opposants sont actuellement détenus dans les prisons guinéennes et attendent toujours d’être jugés. Quatre d’entre eux sont décédés en détention.