La polémique autour du lieu d’enterrement de Hissène Habré, décédé mardi dernier, à Dakar des suites de la Covid-19, s’est finalement estompée. L’ancien président tchadien sera finalement enterré ce jeudi 26 août au cimetière musulman de Yoff, dans la capitale sénégalaise. Cela, après la levée du corps prévue à 14 h (GMT) à la mosquée Omarienne.
C’est l’ancien ministre sénégalais de la Culture, Amadou Tidiane Wone, qui en a fait l’annonce, hier mercredi dans les médias locaux. Hissène Habré sera finalement inhumé aujourd’hui à Dakar, au Sénégal où il vivait depuis 31 ans après avoir été renversé par Idriss Déby en 1990.
Une décision prise hier, en fin de journée, alors que les deux épouses de l’ancien chef d’Etat s’opposaient sur le lieu de son enterrement. Fatime Raymonde Habré, sa seconde femme, avait annoncé qu’elle souhaitait que son mari repose au Sénégal tant qu’il ne serait pas réhabilité au Tchad.
Elle avait indiqué qu’elle ne demandait rien au gouvernement tchadien qui avait annoncé, mardi, par la voix de son porte-parole, qu’il ne s’opposerait pas au rapatriement de la dépouille du défunt, mais qu’aucun hommage officiel ne lui serait rendu « en raison de ses condamnations et par respect pour ses victimes ».
Le président Macky Sall prend en charge tous les frais liés à ses obsèques
Fatime Raymonde Habré, qui a vécu pendant toute la période d’exil de son mari, avec lui, à Dakar, avait affirmé que la volonté de Hissène Habré était d’être inhumé au Sénégal.
Par ailleurs, la première épouse du défunt, Fatime Hachem Habré, de nationalité tchadienne, souhaitait que son époux soit enterré dans son pays natal, le Tchad.
Hissein Habré (79 ans) avait été condamné à perpétuité en 2016 pour crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement durant son règne de 1982 à 1990.
En 2017, il avait été condamné en appel à la prison à vie pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de torture. Il séjournait depuis, à la prison du Cap Manuel, à Dakar.
Il sera le second ancien chef d’Etat à être enterré au cimetière de Yoff après l’ancien président camerounais, Ahmadou Ahidjo, en 1989. Il s’était, lui aussi, exilé au Sénégal après avoir été condamné à mort par contumace dans son pays.
Le quotidien sénégalais Source A, dans sa livraison de ce jeudi, a annoncé que tous les frais liés aux obsèques de Hissène Habré sont entièrement pris en charge par le président sénégalais, Macky Sall.