Le pouvoir gabonais a décidé d’interdire la sortie du territoire à tous les opposants soutenant Jean PING et ce dernier est aussi concerné par cette « mesure provisoire ». Un an après les élections présidentielles très contestées remportées par Ali Bongo, la tension ne baisse pas. Le récent remaniement ministériel supposé inclusif n’a donc pas eu l’effet escompté.
Parce que les ténors autour de Jean Ping comme Ndama et Casimir Oyé Mba restent fidèles à l’opposition et tant qu’il en sera ainsi ; il n’y aura pas de retrouvailles politiques, encore moins de paix sociale.
Ali Bongo n’arrive toujours pas à séduire autour de Ping, de manière décisive et il devrait s’y employer rigoureusement s’il veut organiser des législatives apaisées. D’ailleurs ce scrutin déjà reporté ne peut continuer à l’être perpétuellement dans une démocratie digne de ce nom.
Il y a urgence donc à initier un dialogue national aussi ouvert que possible avec des propositions pertinentes comme la limitation des mandats présidentiels, par exemple. Celui qui avait été tenu n’a pas réussi à crever l’abcès et a accouché de propositions mi-figue mi-raisin.
Ali Bongo est encore le maître du jeu et a intérêt à le calmer. La mesure d’interdiction de sortie du territoire, même provisoire, ne participe pas de cette dynamique de décrispation qu’il urge d’impulser.