François Compaoré, frère de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré

François Compaoré a comparu, hier lundi 12 juillet 2021 devant le Conseil d’Etat français, à Paris. C’est la dernière étape dans la procédure française pour éviter l’extradition du frère cadet de l’ancien président burkinabé, Blaise Compaoré, vers le Burkina Faso, celui qu’on appelle « le petit président », est inculpé «d’incitation à assassinat » dans l’affaire Norbert Zongo.


Le
rapporteur public, chargé de proposer aux juges du Conseil d’État un avis, après analyse du dossier, a été le premier à prendre la parole devant François Compaoré et son épouse.

C’est ce rapporteur public qui examine également les questions de savoir si la demande d’extradition de François Compaoré a un but politique et si sa sécurité et une procédure équitable peuvent-elles être assurées au Burkina. Sous ce rapport, il examine les points défavorables et les garanties données par Ouagadougou. En définitive, il a invoqué la confiance entre États et a estimé qu’il n’est pas établi que François Compaoré sera directement mis en danger s’il est extradé.

Un exposé que ne partage pas Maître François-Henri Briard, l’avocat du frère de l’ex chef d’Etat du Burkina. « La vie de François Compaoré est entre vos mains. C’est une question de vie ou de mort », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par RFI

Selon l’avocat, le Burkina est un pays «dévasté par l’insécurité », à l’appareil judiciaire «délabré et corrompu » et au système carcéral «désastreux ».  Maître François-Henri Briard dénonce une affaire politique et appelle le Conseil d’État à annuler le décret d’extradition. «Il y a des pays pour lesquels les garanties diplomatiques ne fonctionnent pas. Ce ne sont que des garanties de parchemin », a-t-il martelé.

Maître Pierre-Olivier Sur, l’autre avocat de François Compaoré, a déclaré à la même source, à sa sortie d’audience, que « si François Compaoré est extradé, il sera tué en cellule».

La balle est désormais dans camp du Conseil d’État qui a au moins deux semaines pour rendre sa décision sur l’annulation ou non du décret d’extradition de François Compaoré.

Toutefois, si le décret n’est pas annulé, les avocats de François Compaoré envisagent, d’ores et déjà de saisir la Cour européenne des Droits de l’homme pour qu’il soit demandé au gouvernement français de suspendre l’extradition du « petit président ».