L’ex-président sud-africain a finalement décidé de se constituer prisonnier, à quelques heures de la fin du deadline qui lui était imposé par la justice, suite à sa condamnation à 15 mois de prison, pour « outrage à la justice ».
Zuma a fait le bon choix pour éviter à son pays des violences qui auraient pu être sanglantes, car ses partisans se seraient mobilisés pour en découdre avec les forces de l’ordre.
Au sein même de l’ANC, où il compte de nombreux soutiens, la tension serait à son comble.
Les accusations portées contre Zuma participent d’un harcèlement judiciaire qui est éminemment politique.
L’homme a toujours dérangé par sa proximité avec les couches populaires, son refus de prendre ses distances avec les us et coutumes de sa communauté Zulu et son ancrage profond au sein de l’ANC.
Il incarne, à sa façon, la résistance africaine dont son pays a encore besoin, après plus d’un quart de siècle d’indépendance politique, sans émancipation économique.
Qu’il ait trempé dans des faits de corruption, notamment avec les tristement célèbres Gupta, c’est plus que probable. Mais, pourquoi ne pas lancer un mandat d’arrêt international contre ceux-ci ?
Et pour faire bonne mesure, enquêter sur les fortunes colossales de Ramaphosa, et autres africains, enrichis dans « la dynamique post- Apartheid » ?
L’évident, est qu’il y a deux poids et deux mesures et que la libération de l’Afrique du Sud est loin d’être complète.
Du reste, tous ces comploteurs anti-Zuma ont intérêt à le laisser tranquille, car en essayant de l’humilier, il le remettent au centre du jeu politique, au sein de l’ANC, où sa voix compte encore.
Il est dans l’intérêt bien compris de Ramaphosa et ses partisans, de ne pas pousser le bouchon trop loin contre Zuma.
Ce dernier est octogénaire et sa santé est fragile.
A quoi bon précipiter son incarcération alors que son cas doit encore être examiné, par la justice dans 5 jours, le 12 juillet ?
Pour se venger de lui, l’humilier et le souiller.
Ce n’est pas de la justice, comme ne l’est pas l’accaparement des terres de l’Afrique du Sud par la minorité blanche plus repue que jamais.
L’égalité formelle est un déni de justice dans un pays arrosé du sang des martyrs noirs.
L’urgence judiciaire est de rendre justice aux victimes de l’Apartheid et à leurs descendants.
Non de jeter en pâture, à l’opinion publique internationale un digne combattant de la liberté qui s’est battu pour son peuple.
Assurément, le système judiciaire sud-africain continue de marcher sur la tête.