Dakar qui avait appelé son ambassadeur pour consultation à la suite des tensions survenues entre le Qatar et ses voisins a décidé de son retour à Doha.
Ce qui pouvait apparaître comme un « problème » entre les deux pays laisse place à des retrouvailles dans l’intérêt bien compris de Dakar et de Doha.
Le Sénégal est un géant de la diplomatie mondiale qui a gagné ses galons dans ce domaine depuis son accession à la souveraineté internationale. Le président Senghor, premier président du pays, a investi et s’est investi dans la diplomatie pour faire de celui-ci une référence en la matière.
Ce n’est pas, par hasard que le Sénégal est président du comité onusien pour les droits du peuple palestinien depuis sa création, il y a plus de 40 ans. Ce n’est pas par hasard non plus si des fils du Sénégal ont été directeur de l’UNESCO(Amadou Makhtar Mbow), de la FAO(Jacques Diouf), de l’OIF(Abdou Diouf), membre de la Cour Internationale de justice(Kéba Mbaye) etc.
Le président Macky Sall est héritier de cette tradition d’excellence et la manière dont il vient de gérer, coup sur coup, les relations avec Israel et le Qatar le prouve éloquemment. Dans les deux cas la diplomatie sénégalaise tire son épingle du jeu de manière admirable.
Maintenant Dakar est bien placée pour offrir ses bons offices entre le Qatar et ses voisins, tous membres de la Ummah islamique où le Sénégal joue un rôle de premier plan. C’est le pays où a été organisée la première conférence de l’OCI en terre subsaharienne qui a été suivie d’une autre. Une éventuelle médiation sénégalaise serait à saluer et pourrait réussir pour toutes les raisons évoquées.
L’impasse actuelle ne profite à personne. Un dépassement s’impose et la diplomatie sénégalaise pourrait contribuer à créer le déclic indispensable pour cela.