Les pêcheurs espagnols redoutent que le Maroc utilise la carte de la pêche comme une mesure de rétorsion contre l’Espagne et l’UE.
L’Espagne prend au sérieux les fuites diplomatiques sur une probable riposte souveraine du Maroc face à ses manœuvres hostiles à l’intégrité territoriale dans le dossier du Sahara marocain, selon le quotidien marocain Assabah.
Le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, a essayé d’atténuer les inquiétudes des opérateurs qui exercent dans le secteur de la pêche dans son pays. Il leur a adressé un message rassurant dans lequel il estime que la crise politique avec le Maroc ne risque pas de s’étendre aux accords économiques, tout en rappelant que l’activité des bateaux de son pays revêt une grande importance.
Jusqu’à maintenant, poursuit-il, il n’y a pas de changement à l’horizon dans le domaine de la pêche malgré la tension qui persiste entre les deux pays. Dans une déclaration à la presse, le ministre espagnol a indiqué que l’UE et l’Espagne veulent entretenir d’excellentes relations avec le Maroc dans un cadre de respect mutuel.
Et Planas de reconnaître que l’activité des pêcheurs espagnols dans les eaux territoriales marocaines est cruciale pour l’Espagne, tout en rappelant que les échanges dans le domaine agricole sont tout aussi importants.
Le quotidien Assabah rapporte que certaines parties espagnoles n’excluent pas le recours du Maroc à l’arme de la pêche maritime, surtout après les avertissements lancés par Rabat sur les conséquences néfastes de l’ingérence du Parlement européen dans la crise bilatérale maroco-espagnole.
Une allusion implicite aux menaces qui pèsent sur l’accord de pêche après les derniers développements entre le Maroc et l’Espagne, et même avec l’Union européenne. Il faut rappeler que l’Espagne demeure le premier bénéficiaire de l’accord de pêche avec l’UE, qui expire juridiquement en 2023.