Après avoir observé un silence assourdissant depuis sa défaite cinglante du 30 juillet, Wade a convié la presse pour annoncer que son parti ne « participera plus à des élections organisées par le régime » du président Macky Sall. En réalité Wade essaie, par ce subterfuge, de renouer avec sa stratégie de déstabilisation du Sénégal qui a lamentablement échoué. En effet, il ajoute qu’il fera « tout pour s’opposer à l’organisation d’élections par le régime ».

Comment s’y prendrait-il ? Reprendra-t-il l’idée de « marche au centre-ville de Dakar » qui a avorté pendant la campagne des législatives ? Wade est certes vieux et peu inspiré mais il a une obsession : caporaliser l’opposition pour la mettre au service de son fils Karim. Ce dernier ne peut pas participer à des élections, empêché qu’il est par son casier judiciaire. Alors Wade père sort de son chapeau l’idée de boycott pour éliminer le PDS des joutes de 2019 et essaie « d’embarquer » les autres opposants avec le prétexte fallacieux de rejeter des « élections entachées de fraude ».

Si on suit le raisonnement de Wade : « il y a fraude partout sauf là où il a gagné ». C’est comme le nuage de Tchernobyl qui « s’était arrêté à la frontière de la France » ? Ridicule ! Wade se ruine la santé mentale pour trouver un chemin électoral impossible à Karim. Le rêve d’amnistie s’est envolé avec la volée de bois vert reçue le 30 juillet et il n’y a donc plus aucune autre possibilité.

Aussi Wade joue la carte de la terre brûlée : puisque Karim ne peut pas y être ; que personne d’autre n’y aille. C’est le piège tendu à l’opposition sous habillage de position radicale face au régime sénégalais. Les lieutenants de Khalifa Sall qui s’étaient rendu chez Wade, la tête basse, pour mettre sur pied, avec lui « un front uni de l’opposition » vont-ils tomber dans le panneau ? Ont-ils, eux-mêmes une autre perspective ?

La toile du rusé Wade le lièvre (ou ici Kacou Ananzé) est tendue. Mais les opposants qui avaient refusé de le suivre dans sa marche avortée vont, sans doute, encore rejeter le plan diabolique du plus que nonagénaire qui cherche rien d’autre qu’à les utiliser dans un combat perdu d’avance. Et qui n’est pas le leur tant il est vrai qu’ils avaient, comme presque tous les sénégalais, condamner les dérives wadistes et sa volonté de dévolution monarchique du pouvoir.

Le procès de Karim Wade pour enrichissement illicite a été souhaité et approuvé par l’écrasante majorité de la population. Celle-là même qui vient de montrer, encore une fois son attachement au président Macky Sall, en lui donnant une majorité plus que confortable à l’Assemblée nationale.

Les manœuvres de Wade sont désespérées et ceux qui le suivent comme des talibés sont dans le désarroi et refusent de voir la réalité en face : Karim ne peut pas être candidat. Le code électoral s’y oppose. Et s’il foulait le sol du Sénégal ; il serait arrêté pour qu’il paie le restant des sommes qu’il doit à l’Etat depuis sa condamnation définitive. La menace de la contrainte par corps explique le fait que les annonces de retour soient jusqu’ici…des effets d’annonce.

Wade sait tout cela et continue de chercher une solution de déstabilisation. Mais il va se heurter à la loi républicaine comme pendant les législatives. Le PDS qui est sa propriété personnelle va sombrer corps et biens avec lui jusqu’à ce qu’un héritier Wade ne le remplace. Personne d’autre ! Ses talibés le savent et ont fait de Karim « le candidat du PDS », une candidature impossible.