Benjamin Netanyahou est au bord du précipice : l’opposant Yair Lapid a réussi, pour le moment, à fédérer des formations très éloignées les unes des autres, sur tous les plans, pour former un nouveau gouvernement.
Ce serait un séisme politique dans un pays où le leader du Likoud trône depuis 12 ans, battant tous les records de longévité à la tête du pouvoir.
Lapid, journaliste célèbre devenu homme politique, a fait preuve de lucidité et de capacité de persuasion pour convaincre Bennett, conservateur radical à se joindre à lui, avec ses 7 députés. Mais, à la condition de laisser à ce dernier, le poste de chef du gouvernement, dans un premier temps.
Il a aussi sécurisé le soutien du parti arabe israélien Ram, à la dernière minute du deadline fixé par la loi.
Sur le papier, Lapid est en mesure de former un gouvernement et l’a fait savoir au président israélien.
Depuis, c’est panique à bord du navire Likoud et Netanyahou-qui joue sa liberté, étant en procès-multiplie les dénonciations, en ciblant une « coalition hétéroclite qui mettrait en danger la sécurité du pays ».
Le problème, pour lui, est qu’il ne propose pas une assurance tous risques aux israéliens comme les récents affrontements avec le Hamas l’ont prouvé.
Le bouclier anti-missiles, tant vanté, n’est pas aussi étanche comme les dégâts causés par les roquettes lancées par le Hamas l’ont démontré.
Avec Netanyahou, c’est la garantie de conflits sporadiques perpétuels et donc, d’une insécurité sans fin, quelle que soit la suprématie militaire d’Israél.
Depuis 12 ans, sa ligne très dure bloque le processus de paix et les relations diplomatiques arrachées à certains Etats arabes, par le forcing de Trump, n’a pas changé la donne.
Pire, ces succès diplomatiques ont été vendues par Netanyahou à l’opinion publique israélienne, comme des preuves d’une démarche politique efficace.
Les derniers affrontements avec le Hamas ont fait voler en éclats cette supercherie.
Il n’y aura pas de paix durable sans la mise en œuvre de la solution des deux Etats, comme cela a été réaffirmé par l’Administration américaine de Joe Biden.
Dans cette optique, Netanyahou est un obstacle, un empêcheur de dialoguer de manière efficace, parce que réaliste et respectueuse.
Tant que Netanyahou sera premier ministre, la paix authentique ne sera pas au rendez-vous.
Mais, rien n’est encore joué car le président de la Knesset, qui est membre du Likoud, est en train de prendre son temps, avant de convoquer une séance pour le vote qui confirmera ou pas la nouvelle majorité parlementaire.
En attendant, Netanyahou, aux abois, fait feu de tout bois,poursauver son fauteuil et sa carrière politique.
Il est cependant en manque de munitions, car il ne peut pas offrir le poste de premier ministre à Bennett et la proposition d’un « poste en rotation » ne sera pas acceptée par ce dernier qui a vu le piège qui a été tendu à Benny Gantz et qui a tout perdu dans cette opération.
Netanyahou va devoir trouver autre chose et il a un temps limité.
Pourquoi ne pas essayer de cibler certains députés membres de la formation de Bennett ?
Il est en train de le faire, avec l’énergie du désespoir.