Les sénégalais doivent s’inquiéter de l’état de leur opposition politique. Celle-ci est minée par des contradictions mortelles qui sapent sa crédibilité et ruinent sa capacité à faire face au pouvoir en place. Les péripéties qui ont marqué la campagne électorale et la situation post-électorale sont alarmantes à cet égard.
D’abord il y a le manque de perspicacité politique qui a conduit des opposants que tout…oppose à annoncer à cor et à cri la mise sur pied d’une coalition unique pour contrer Benno Bokk Yakaar(BBY), la coalition au pouvoir. Et, ensuite d’étaler leurs divisions irréductibles sur la place publique, avant de se déchirer et de constituer plusieurs listes concurrentes…
Ces agissements qui ont marqué le Landerneau politique n’ont pas été sans conséquence sur les résultats désastreux des opposants, toutes tendances confondues, aux élections législatives. Il s’y ajoute leur manque notoire de programme politique alternatif par rapport au Plan Sénégal Emergent(PSE) du président Macky Sall. En vérité c’est la pierre angulaire de la stratégie des opposants qui a été très fragile dès le début.
Le postulat selon lequel : « les populations sénégalaises sont en colère contre l’Etat et n’attendent que l’occasion des élections pour faire un vote-sanction » est faux. Les opposants ont pris leurs propres desiderata pour la réalite. Eux sont sans doute en colère contre eux-mêmes pour avoir fait de mauvais choix politiques qui leur pourrissent la vie.
Mais les populations, elles, jugent le régime à ses actes : couverture maladie universelle(CMU), bourses familiales de solidarité, érection d’infrastructures en tous genres(routes, pistes de production, ponts, canalisations etc…), programme pour les cités religieuses, train express régional(TER), la construction de la ville nouvelle de Diamniadio, des universités Amadou Makhtar Mbow et El Hadj Ibrahima Niasse, des centaines d’écoles primaires et secondaires, le développement spectaculaire de la riziculture dans la vallée du fleuve Sénégal etc…
Le gouvernement agit de manière efficace et les populations apprécient positivement. L’opposition ne peut donc pas être prise au sérieux lorsqu’elle nie l’évidence. Elle aurait mieux fait de critiquer tout en saluant les efforts consentis et les réalisations concrètes du gouvernement. Elle serait encore plus pertinente si elle proposait d’autres choix, arguments à l’appui, meilleurs et plus efficaces.
Hélas les diatribes dans la presse et les discours creux et haineux leur ont servi de cache-sexe de misère. Ce fut, toute la campagne durant, à qui serait le plus outrancier voire ordurier. Ils n’ont ainsi reculé devant aucune dérive verbale pour fantasmer sur une cohabitation qu’ils n’avaient pas les moyens d’imposer. C’était seulement du délire et c’est pour quoi la douche électorale fut rude. Submergés et balayés dans 42 départements sur 45, les opposants se sont réveillés le 31 juillet avec la gueule de bois.
Tous honteux, les plus virulents pendant la campagne ont fui radios et caméras pour la première fois. Ils se sont ressaisis ensuite pour concocter une théorie du complot ridicule pour ne pas se laisser emporter par…le ridicule de leur propre situation. D’aucuns ont mis en exergue les « couacs » qui ont posé problème à tout le monde mais sont restés dans les limites acceptables et/ou compréhensibles. Personne n’a décrété l’orage du samedi 29 juillet qui s’est abattu sur une bonne partie du territoire et qui a causé des dégâts sur les abris provisoires notamment à Touba où ce sont les seules infrastructures disponibles pour voter.
En ce qui concerne les cartes d’identité biométriques qui servent aussi de carte d’électeur, il y a eu des problèmes de distribution mais finalement 80% ont été retirées par les ayants-droit. Et le taux de participation de près de 54% aux élections législatives(qui est sans précédent) enlève toute pertinence à l’argumentation des opposants. Plus de trois millions de citoyens ont voté dans tout le pays librement et de manière transparente. Comme tous les observateurs internationaux l’ont constaté et rapporté.
Dans les bureaux de vote, tout s’est déroulé normalement partout. Les couacs enregistrés sont peu nombreux et n’impactent pas les résultats du vote qui n’ont été contesté qu’à Dakar par des opposants déboussolés. À Touba ce sont des actes de vandalisme qui ont été constatés et font l’objet d’enquêtes policières.
La vérité est que les opposants de Dakar, une fois qu’ils ont réalisé qu’ils avaient subi une défaite cinglante, ont cherché la petite bête. Pour donner le change et occuper, encore une fois les médias pour sauver artificiellement la face. Ils ont inventé des fraudes fantasmées pour justifier leur déroute inattendue. Et maintenant, eux qui avaient divorcé avant même de se marier avant les élections législatives font croire qu’ils se retrouvent pour s’opposer ensemble ? De qui se moque-t-on ? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant ? Pourquoi Wade qui était infréquentable il y a moins d’un mois le serait-il aujourd’hui ? Accepter de se mettre sous la coupe de Wade après le 23 juin 2011 ? Comment oublier les évènements marquants de sa présidence qui avaient révolte les sénégalais ?
Ce choix lamentable révèle beaucoup sur l’état de déliquescence de l’opposition sénégalaise. Une fois encore les opposants vont mériter les quolibets de BBY et susciter le rejet des citoyens. Comment prendre au sérieux ces gens-là ? Le problème de cette opposition est le manque de leader. C’est pour quoi elle se tourne vers le plus que nonagénaire Wade qui les méprise, lui qui ne roule que pour son fils. Il ne changera pas d’idée, au contraire. Même si le peuple sénégalais vient de lui démontrer qu’il ne lui fait plus confiance. Ses résultats électoraux sont édifiants.
La stratégie subversive de Wade se heurtera aux forces de sécurité comme pendant la campagne électorale. Le soi-disant « front uni de l’opposition » est une énième trouvaille vide sens. S’il y a des gens aussi désunis ce sont bien les opposants sénégalais. Ils n’ont aucune rigueur et manquent cruellement de vision. Ce n’est pas Wade qui va leur en apporter, lui qui ne bouge, encore que pour la cause fantasmée de son rejeton. Il n’en a cure des membres de l’opposition qui, par leur refus de s’allier a lui, ont torpillé son projet de déstabiliser le pays.
Leur retour dans les rangs tardif va encore être exploité dans le sens pernicieux qui oriente toute son action. Mais son complot est déjà éventé. La nouvelle démarche de l’opposition est désespérée. Elle est suivie à la loupe et recevra la réponse ferme qui sied de la part des autorités compétentes.