Elles sont 25 personnalités de l’actuel régime d’Alpha Condé, accusées par 32 députés européens de violations des Droits humains, impliquées dans la mort de 250 personnes, suite à des exactions des forces de l’ordre guinéennes, dans la répression de manifestations dans le pays depuis 2010. En somme, c’est tout l’édifice de l’actuel régime guinéen qui est visé, avec à sa tête le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale.
Dans une « lettre sur la situation des Droits humains en Guinée » datée du 8 avril, 32 eurodéputés rappelaient au Haut représentant et vice-président de la Commission européenne Josep Borrell, que « les auteurs présumés du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée conservent toujours des positions élevées au sein de l’administration civile et militaire, et participent activement à la répression des manifestations pacifiques de l’opposition », rapporte Le Point.
Cinq personnes avaient été citées dont Moussa Dadis Camara, l’ancien chef de la Junte, mais également Ansoumane Camara, dit Baffoe, Directeur général de la police, Ibrahima Baldé, Haut commandant de la gendarmerie nationale, et Tiegboro Camara, actuellement Secrétaire à la présidence,chargé de la lutte contre le trafic de drogue, la criminalité organisée et le terrorisme en Guinée. Ces Cinq personnes font actuellement l’objet de restrictions renouvelées, (interdiction de voyager sur le territoire des États membres de l’UE et gel des avoirs qui y sont détenus).
Mais dans leur lettre, les députés européens avaient également dressé une liste de 25 personnes, impliquées dans la mort de « 250 personnes, souvent tuées à proximité par des agents des forces de défense et de sécurité», lors de manifestations de l’opposition organisées en Guinée depuis 2010. Parmi eux, le Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana.
Neuf ministres guinéens, dont le ministre de la Défense,Mohamed Diané, et le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Albert Damantang Camara, sont également listés, ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, et le Directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale, Malick Sankhon. En somme, c’est tout l’édifice du système politique actuel du régime guinéen qui est visé.
Les eurodéputés demandent à Josep Borrell de recourir au nouvel instrument de sanctions dont s’est dotée l’UE le 7 décembre 2020, pour « cibler les responsables de graves violations des Droits de l’homme et de graves atteintes à ces droits partout dans le monde, quel que soit le lieu où elles sont commises et quelle que soit l’identité de ces personnes ».