Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok

Le Premier ministre Abdalla Hamdok espère que le Soudan pourra effacer cette année son énorme facture de dette extérieure de 60 milliards de dollars, en obtenant un allègement et des accords, lors d’une prochaine conférence à Paris qui pourrait générer des investissements indispensables.

L’économiste chevronné de l’ONU, devenu Premier ministre, a pris ses fonctions à la tête d’un gouvernement de Transition, peu de temps après l’éviction en 2019 du Président Omar Al-Béchir dont le régime avec une poigne de fer de trois décennies, a été marqué par des difficultés économiques, de profonds conflits internes et des sanctions internationales contraignantes.

Au cours des deux dernières années, Hamdok et son gouvernement ont fait pression pour reconstruire une économie paralysée et mettre fin à l’isolement international du Soudan.

«Nous avons déjà réglé les arriérés de la Banque mondiale, ceux de la Banque africaine de développement, et à Paris, nous réglerons les arriérés du Fonds monétaire international», a déclaré Hamdok, depuis son bureau de Khartoum.

Les arriérés dus à la Banque africaine de développement ont été compensés par un prêt relais d’une valeur de 425 millions de dollars de la Suède, de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, tandis que les dettes envers la Banque mondiale ont été remboursées par un prêt relais de 1,1 milliard de dollars des États-Unis.

“Paris abrite également le Club de Paris, nos plus grands créanciers… Et nous discuterons de l’allègement de la dette avec eux”, a déclaré Hamdok.

On estime que les dettes du Soudan envers le Club de Paris, qui comprend les principaux pays créanciers, représentent environ 38% de sa dette extérieure totale de 60 milliards de dollars.

Hamdok et de hauts responsables soudanais assisteront lundi à la Conférence de Paris, avec le président français Emmanuel Macron et des représentants de la Banque mondiale et du FMI.

L’objectif est d’attirer des investissements au Soudan, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture et des télécommunications.

«Nous allons à la Conférence de Paris, pour permettre aux investisseurs étrangers d’explorer les opportunités d’investissement au Soudan», a déclaré Hamdok.

«Nous ne recherchons ni subventions, ni dons», a-t-il ajouté.