La « loi Taubira », qui consacre l’esclavage comme un crime contre l’humanité a été votée, il y a 20 ans.
L’Etat français reconnaissait ainsi le caractère imprescriptible de ce crime innommable, inoubliable et inégalable qu’est l’esclavage sous toutes ses formes et, de manière spécifique celui de la « traite atlantique », qui a décimé l’Afrique pendant des siècles .
Ce génocide sans équivalent par sa durée, le nombre d’êtres humains déshumanisés, violés, torturés, réduits à l’état de bêtes sauvages et assassinés par millions, ne peut être effacé des mémoires, ni enseveli dans les poubelles de l’Histoire.
La loi « Taubira » la sanctuarise, pour ainsi dire, pour que les générations futures en soient informées et puissent réfléchir et méditer sur ce long moment de barbarie pendant lequel des hommes ont infligé les pires atrocités à leurs semblables pour s’enrichir et bâtir des fortunes colossales en Europe et en Amérique.
Les héritiers de ces criminels abjects en ont joui et leurs lointains descendants continuent de le faire, en ayant « recyclé » l’argent tâché de sang dans de multiples activités rentables.
Evidemment qu’il serait absurde, aujourd’hui de les accuser des crimes de leurs ancêtres ou d’engager un nouveau cycle de haine, dans une action de vengeance illogique.
Si « réparation » il doit y avoir et il faut l’ envisager ; alors ce sont les Etats héritiers des Etats esclavagistes ceux qui l’avaient légalisé et favorisé qui doivent organiser des « actes de réparations », qui ne doivent pas être que symboliques.
Les peuples victimes de ce génocide méritent des compensations, sous des formes à inventer.
De grosses sommes d’argent et/ou le financement de grands projets sociaux, d’infrastructures, d’éducation, d’industrialisation etc. peuvent et doivent être déboursées par les Etats européens naguère esclavagistes et ceux qui en ont bénéficié comme les USA et le Brésil.
Un fonds onusien pourrait être abondé dans cette optique pour réaliser des projets humanitaires d’envergure en Afrique et dans tous les pays où vivent ceux qui sont les descendants des victimes de la barbarie esclavagiste.
La « réparation » ne serait plus ainsi un slogan politique chimérique mais le levain d’une action de justice historique bien pensée et portée par des valeurs humanistes.
Pour réconcilier l’homme avec lui-même.
La Loi Taubira est une borne kilométrique nécessaire, à l’échelle historique. Elle témoigne de l’humanité retrouvée de l’homme qui reconnaît ses propres dérives barbares, les condamnent et prend date pour l’avenir.
« Plus jamais ça », est le cri de révolte qu’elle fait tonner sur la terre toute entière.
Et qui doit continuer de résonner pour faire échec au nihilisme et à toutes les formes de réécriture de l’Histoire.