La célébration de la journée de la liberté de la presse a été l’occasion, au Sénégal, pour certains syndicalistes, en mal d’inspiration et, surtout tétanisés par la terreur semée par les partisans d’Ousmane Sonko dans les réseaux sociaux, d’organiser un sit-in en face du ministère de la Communication.
L’endroit le mieux indiqué pour des journalistes déterminés à défendre leur liberté eût été devant le siège du parti « Pastef » d’Ousmane Sonko.
Pour leur cracher leurs quatre vérités contre le chantage et le terrorisme que ses beni-oui-oui cherchent à imposer aux journalistes.
Les voitures brûlées à RFM, les menaces de mort proférées contre de nombreux journalistes qui ont osé les révéler, les insultes dans les réseaux sociaux, les mensonges, les calomnies, sont des preuves accablantes d’une démarche fasciste dont l’objectif est de terroriser les journalistes les moins courageux.
Malheureusement, au vu des réactions notées, force est de constater que les snipers de Sonko ont réussi à terroriser nombre de journalistes, qui trouvent plus prudent de cibler le gouvernement qui n’a menacé personne dans les réseaux sociaux et n’a incendié aucune voiture que de dénoncer les staliniens de Pastef.
Le curieux est que, tout en parlant de la terreur qui règne dans les réseaux sociaux, presque personne n’ose mettre à l’index ceux qui la cultive et en font une arme de destruction massive des consciences et donc de la liberté.
Lorsqu’on abdique sa Raison pour justifier l’injustifiable, pour ne pas se faire insulter ou agresser physiquement, alors on perd toute dignité.
La liberté de la presse s’exerce contre tous les despotismes et le cas Sonko doit attirer l’attention et pousser à une volte-face vigoureuse.
Sonko est une créature de la presse qui est devenue un monstre qui se retourne contre ses propres créateurs.
Il est temps de s’armer de courage, tout simplement, pour faire face à ses partisans émeutiers, pilleurs, vandales, ennemis de toute liberté qui s’assume.
Sont désormais bien identifiés des journalistes qui n’osent pas critiquer Sonko, ni même se poser des questions sur ses déclarations politiques les plus absurdes.
Ceux qui l’ont attaqué lors de sa dernière sortie, ce jour, sur l’autoroute à péage, sont tombés dans son piège.
Car Sonko avait pour seul et unique objectif de faire diversion pour qu’on ne parle pas des atteintes criminelles de ses partisans contre les journalistes et les groupes de presse.
Alors que les épaves des voitures calcinées devant la RFM, continuent de fumer et que Maty « trois pommes » est en train d’ester en justice contre ceux qui l’ont menacée de mort.
Sonko est sorti de sa retraite médiatique pour changer le sujet du jour ; mais il a échoué car la manifestation des syndicalistes a été tellement décalée qu’elle est devenue ridicule.
De nombreux souteneurs de Sonko ont ouvert les yeux et rejeté son culte de la violence, ombre portée de l’incompétence et d’un autoritarisme malsains.
La politique, en démocratie, écarte toute action tyrannique. Elle s’enracine dans le respect de l’Autre, de ses opinions, de ses choix, bref de sa LIBERTE.
Dire non à Sonko est une liberté, comme l’est le choix de s’opposer.
Nul n’a le monopole de la vérité, du Bien et du patriotisme !
Une presse libre est impartiale dans le traitement de l’information, ou, en tout cas cherche l’équilibre.
Elle a le droit de commenter librement, tout en le faisant savoir aux lecteurs et aux auditeurs.
Elle ne fuit pas, cependant ses responsabilités.
Quant au débat soulevé sur la « viabilité économique du secteur de la presse », l’Etat peut certes aider, mais c’est la loi du marché qui finit par s’imposer.
L’économie sénégalaise peut-elle « faire vivre » 20 quotidiens, pour ne prendre que cet exemple ?
La réponse évidente est non !
Si cette situation surréaliste perdure, il est facile de comprendre l’origine de bien des dérives dans un secteur économique qui défie les « lois de la gravité de la rentabilité. »
La liberté, dans une économie libérale, exige des acteurs politiques de trouver les moyens de sa propre garantie.
C’est un enjeu démocratique fondamental et l’Etat doit y aider.
Sans se substituer au secteur privé.
Laisser mourir la presse n’est pas une option ; soutenir à bout de bras, des médias sans aucune rentabilité économique, non plus.